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50 ans après...
8 janvier 2020

Il nous faudra le courage d’être Cubains, avoir la détermination des Vénézuéliens

114428897La grève historique en cours contre la « réforme » du régime solidaire des retraites s’inscrit avec brio dans nos luttes, celles de nos parents, de nos grands-parents et de nos aïeux contre le seul responsable de tous nos maux, ceux de la misère qui se répand comme celle d’un écosystème qu’il détruit, le système capitaliste.

Les cheminots comme toujours, dans l’histoire ouvrière de notre temps, nous montrent la voie. Ainsi se démontre comme dans toutes les grandes périodes de notre histoire la nécessaire généralisation du conflit face à un pouvoir, outil du néolibéralisme européen, branche efficiente du système capitaliste.

En ce temps où une propagande effrénée veut nous amener à nier la fonction essentielle du syndicalisme qui serait la défense d’intérêts corporatistes, individuels ou locaux alors que la base même de son existence est le combat sans cesse réaffirmé pour une autre organisation sociale et intervient obligatoirement de ce fait sur le terrain des idées et de la politique au sens noble du terme, cette grève est l’occasion de rappeler le sens et le combat de la gauche politique et plus spécialement, pour ce qui me concerne, des partis de la véritable gauche.

Tant il est vrai que tout ne se fera que par la jonction du mouvement populaire et de la prise du pouvoir politique, le temps est venu de se remémorer ce concept inspiré des évolutions latino-américaines et qui est et reste la base du Parti de Gauche né en 2008 de la volonté, du courage et de la clairvoyance d’un Jean-Luc Mélenchon, celui de la Révolution citoyenne.

C’est sur deux jambes que doit s’articuler cette révolution, celle de la victoire présidentielle qui doit intervenir le plus vite possible et doit se situer dans une stratégie de rupture, pas celle de timides réformes comme nous avons pu le pressentir autour de la méthode de décisions sur la Constituante, pas dans une composition alambiquée pour sortir des traités sans fâcher personne, pas dans des concessions sur la notion de salaire pour chercher quelques voix mais bien dans la volonté clairement affirmée d’imposer dès l’investiture le programme qui, de fait, a force de loi, en convoquant l’élection de la Constituante quitte à assumer le conflit avec les institutions du type Conseil constitutionnel. Mais quelle que soit la détermination et les multiples valeurs de l’homme ou la femme que nous aurons porté au pouvoir, même si je garde toute confiance en la détermination, la clarté, la culture d’un Jean-Luc Mélenchon, l’un des rares politiques capable s’assumer ce rôle, si la mobilisation populaire n’est pas au rendez-vous, si par malheur la France Insoumise rejoue le scenario de 81/83 et demande au peuple d’attendre sagement les réformes, inéluctablement nous referons 1983, inéluctablement nous reverrons le scenario à la Tsipras, inéluctablement, comme ça semble être le cas en Espagne, nous reverrons les alliances incompréhensibles avec la fausse gauche qui ont déjà commencé aux européennes ou dans certaines villes aux municipales prochaines.

Certes nous ne sommes pas dans la situation du Cuba de Baptista et même s’il m’arrive comme tout un chacun de rêver, la France ne peut pas, et sans doute, n’est-ce pas souhaitable refaire la Sierra Maestra et Santa Clara, ce qui n’empêche pas que la Révolution commencée à Cuba il y a 61 ans, qui résite admirablement à 58 ans de blocus, doit nous inspirer et souhaiter que notre peuple, celui de 89, de la Commune et de la Résistance ait à nouveau le courage d’être Cubain.

Mais la France peut et doit entrer dans ce processus bolivarien, en cours au Venezuela et dans quelques pays d’Amérique latine ce qui veut dire clairement que, comme dans toutes les révolutions du monde depuis 1789, nous aurons avec toute sa force, avec ses institutions, avec ses esprits formatés, en premier lieu celui des hauts fonctionnaires et des grands groupes de media, avec les USA comme pays dominant, le système capitaliste qui ne rendra pas les clés si facilement et utilisera, s’il en est besoin son arme éprouvée, celle de la guerre. Il nous faudra donc sans ambiguïté, la détermination des Vénézuéliens.

La victoire par les urnes, le concept de révolution citoyenne  n’ont donc de logique que si leur objectif n’est pas le pouvoir pour le pouvoir, même armé de bonnes intentions sociales ou sociétales et en ce sens, il convient de s’interroger sur la stratégie, notre stratégie, celle de la France Insoumise et du PG qui, faisons en sorte que ce ne soit que temporaire, lui est soumis.

Les orientations de la convention de Lille, avec sa constituante, point clé du programme, soumise à une nouvelle consultation du peuple avant que d’être décidée, la subsitution de la notion de classe au profit de la notion de peuple, les calculs électoraux qui conduisent à la jouer gentils sur la notion de salaire minimum sans tenir compte de la revendication syndicale et fixant la revendication en salaire net, les attitudes aux européennes avec certaines déclarations notamment sur le Vénézuela, certains retours d’ex PS en recherche de siège assuré et l’absence d’étiquettes clairement affirmées aux municipales, la présence de dits insoumis sur certaines listes ici, les alliances avec la fausse gauche ailleurs  sont des signes qui peuvent paraître inquiétants et qui militent au fait objectif que, si la victoire présidentielle d’un Jean-Luc Mélenchon paraît une vitale nécessité, la mobilisation populaire est et reste la seule clé du succès de notre révolution.

La situation des conflits en cours, la difficulté que nous ne devons pas nous masquer à les généraliser, la réalité de la réussite du système à freiner tout blocage de l’économie par son organisation d’un chacun pour soi  pour lequel, il sort tous ses atouts, des formes de management inspirées des USA au développement du numérique, d’Internet et de l’absence d’humain pour que la machine tourne dans tous les cas augurent d’une grande difficulté à cette mobilisation si la conscience collective ne s’éveille pas à temps…

Oui vraiment, dans tous les cas, et surtout dans le cas d’une victoire souhaitée et souhaitable à la présidentielle, il nous faudra le courage d’être Cubain avec la détermination des Vénézueliens.

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Commentaires
J
bravo Michel c'est un plaisir de te lire <br /> <br /> Amicalement <br /> <br /> Jacky
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50 ans après...
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