5 décembre, une lutte jusqu’à la victoire ou une défaite dramatique et durable
La situation sociale, sociétale, politique de notre pays est dans une impasse.
En 12 ans, 3 présidents et leurs majorités ont conduit par leurs choix et leur soumission à la politique libérale européenne une situation qui est la nôtre aujourd’hui. A cette situation s’ajoute l’évolution autoritaire logique du gouvernement vers la répression policière et judiciaire politique si bien décrite dans le dernier sorti des excellents livres de Jean-Luc Mélenchon : « Et ainsi de suite »
En ouvrant toutes grandes les vannes de la pensée xénophobe au travers de la ligne Buisson, en menant une politique internationale de guerre et de règlements de comptes sur le base d’un retour dans le commandement intégré de l’OTAN et de guerre en Lybie, en favorisant les banques, en trahissant à Lisbonne le vote du peuple français en 2005, le Président Sarkosy a ouvert la voie.
En acceptant sans en changer une virgule le traité de Lisbonne, en favorisant par ses maladresses la montée des intolérants de tous poils autour des religieux de toutes obédiences, en organisant avec le ministre Valls tout à la fois la plus grande casse du système social français et notamment celle du droit du travail et en mettant en place la plus grande et intolérable répression qui soit, le président Hollande a réussi non seulement à détruire un parti qui se disait de gauche (appellation très exagérée par ailleurs) mais à, éloigner des urnes une frange importante de l’électorat, ce qui est beaucoup plus grave.
Par deux fois cependant notre peuple a confirmé l’espoir que portait Jean-Luc Mélenchon et le programme largement inspiré du travail de notre beau Parti de Gauche. Conforté par le passage de la barres des 11% en 2012 et aux portes du second tour en 2017, il s‘est malheureusement heurté à la logique du PS jouant la carte Hamon pour barrage et ralliement logique de ce dernier à Macron au second tour.
C’est ainsi que porté par un phénomène de jeu ridicule et dangereux avec Le Pen et avec une couverture médiatique idoine, notre actuel Président règne sur notre pays depuis 30 longs mois.
Il ne lui restait plus qu’à surfer sur les bases installées par ses deux prédécesseurs pour enclencher la guerre sociale telle qu’ils l’avaient préparée.
Ainsi sur la base de la casse du programme du CNR, mois après mois, sous les applaudissements d’une assemblée de godillots et malgré la valeur, l’engagement, l’énergie d’une grande partie du groupe présidé par Jean-Luc Mélenchon dont tous les amendements passent à la trappe, en soumission totale aux desiderata de la commission européenne, se votent les lois scélérates et tout y passe. Ainsi dans la droite ligne de son prédécesseur, la répression prend des proportions jamais atteintes depuis la lointaine période de la guerre d’Algérie, des policiers à bout de force ont quasiment en toute impunité, la possibilité de tirer à bout portant sur les yeux de manifestants, des nasses pour concentrer les manifestants avant d’interdire leur manifestation comme place d’Italie samedi dernier et un Préfet, fonctionnaire d’Etat qui a porté serment d’être au service de la Nation peut se permettre, outre ses exploits de Bordeaux et Paris sur deux députés et des dizaines d’éborgnés, de se déclarer dans l'un des camps de ladite Nation, ceci couvert par les ministres devant lesquels il est responsable.
Le climat social de notre pays prend donc, sous la seule responsabilité de son gouvernement et de sa majorité, des allures dangereuses menaçant la paix civile.
Parce qu’il est intelligent le système a organisé tous les moyens de sa survie, y compris les plus infâmes. Ne nous faisons aucune illusion il les utilisera tous si nous ne savons pas y faire barrage.
Déjà, à coup de misère sociale, de chômage, de prise en main du système médiatique (n’oublions pas que la presse, au travers de ses concentrations, est dans les mains de 9 milliardaires, ce qui ne remet pas en cause dans mon esprit le talent, les qualités, l'honnêteté de milliers de journalistes) et de maîtrise des instituts de sondages, ils réussissent à convaincre, comme le dit un slogan circulant sur les réseaux attribué je crois à Olivier Besancenot que « "ce sont ceux qui gagnent 150000€ qui arrivent à faire croire à ceux qui gagnent 1500€ que ce sont ceux qui touchent 400€ qui sont le problème".
C’est donc le temps de la cristallisation des colères où la rue ne suffira pas à faire reculer, où la grévette d’une journée chacun à son tour se révèlera être une impasse, c’est le temps de la grève générale reconductible où il faut savoir perdre un peu de salaire pour empêcher de se séparer de beaucoup plus et, en vieux soixantehuitard que je suis, je reste toujorus étonné devant ces micro-trottoirs où des interlocuteurs gémissent de ne pouvoir se rendre à leur travail en cas de grève alors que la seule réflexion à se faire est : "Comment dans mon entreprise, organiser cette participation à la grève générale".
Le 5 décembre, ce qu’il est convenu d’appeler le peuple de gauche n’a pas le choix… se mettre collectivement, ensemble, étudiants, travailleurs, chômeurs, retraités en rébellion collective, pas à la manière de la décennie passée en grèves catégorielles à dates différentes, pas en mode gilets jaunes, action tout à fait respectable et juste mais qui a le défaut d’oublier la réalité du salariat et de la lutte de classe en ne s’attaquant qu’au politique et peu au grand patronat mais bien à la seule forme de combat qui n’a jamais failli dans ses résultats et dans ce qu’elle a apporté de positif au monde, la lutte déterminée ensemble et durablement….ou…disparaître pour longtemps dans les méandres de forces politiques avides de place dont le seul objectif est électoral.
C’est la logique du concept de révolution citoyenne qu’avec le Parti de Gauche nous avons porté, la victoire présidentielle de notre camarade Mélenchon, la Constituante élue pour tout refonder et la mobilisation populaire pour y parvenir.