Et maintenant ?
Un certain nombre de mes contacts ou lecteurs de ce blog se sont étonnés de mon silence depuis les élections européennes…
Simplement comme tout un chacun, je me suis posé la seule question qui vaille en cas de défaite de nos idées: Que dire ?
Certes, le mouvement LFI a logiquement perdu ces élections, payant comme je le prévoyais une stratégie inadaptée d’un « referendum anti Macron », faisant les frais d’atermoiements tristes sur la composition de la liste, perdant de ce fait bon nombre d’électeurs et les déclarations floues ou beaucoup plus graves de sa tête de liste sur la sortie des traités, le Venezuela ou la Palestine. Bon, fallait- il aller à cette élection en sachant que nous avions ce risque ? La question reste posée.
Je l’ai dit, je le redis, je me suis éloigné de la FI depuis décembre 2016 où, à la convention de Lille tirée au sort, procédé démocratique plus que discutable, le mouvement s’est engagé dans une démarche « raisonnable » ou, en d’autres mots consensuelle avec le système, bref de type PS bis sur la Constituante, le salaire net, la sortie des traités.
Je l’ai dit, je le redis, quelles que puissent être mes divergences avec le mouvement, je garde à Jean-Luc Mélenchon, au nom de 29 années de suivi, le respect, l’admiration et le soutien à l’homme qui, dans le temps présent est l’un des très rares hommes d’Etat à pouvoir nous conduire au travers de l’élection présidentielle, son brillant discours d’hier en témoigne à nouveau et si demain, comme c’est hélas possible, son orientation va dans le sens de la stratégie dite PS bis ou dite Tsipras, qu’on ne compte pas sur moi pour jouer les Autain, vous savez l’une de ces pique-assiette d’une FI consentante, je me limiterai à entrer dans le silence qu’impose le respect à l’homme…Je suis un militant pas un politicien obnubilé par le décompte de voix.
Pour le reste, le dernier CN du PG n’a pas modifié sa ligne d’allégeance à la FI et je le regrette mais là non plus je ne ferai pas nombre avec ceux que je peux comprendre qui quittent le parti, je m’y battrai jusqu’à sa mort ou la mienne pour ce que je crois : un parti fort, organisé, démocratique et autonome des mouvements et alliances diverses et variées dans ses choix. Comme je l’ai écrit, le PG reste la base de la solution pour la Révolution citoyenne par la victoire présidentielle, avec lui nous n’aurons pas forcément gagné, sans lui de toutes façons nous avons perdu et sommes condamnés à pleurer après chaque scrutin perdu par la FI.
La convention FI d’hier, ses conclusions, le discours de Jean-Luc n’ont en aucun cas atténué mon éloignement, au contraire, je considère être en désaccord total avec cette stratégie du mouvement, son rejet du parti etc…et il ne s’agit plus d’éloignement mais de séparation. Je n’en dirai donc pas plus sur la stratégie choisie et je m’abstiendrai, j’espère en être capable, de tout commentaire sur les positions prises ici ou là par le mouvement ou ses élus, ceci ne me concerne plus même si Adrien, le nouveau coordinateur est un camarade que j’apprécie en tant que tel mais aussi pour ses engagements, ses attitudes dans le PG d’alors.
Vous l’avez compris, je ne vois pas demain avec un optimisme béat mais 55 années de combat m’ont aguerri des vagues de désespérance, j’ai vu sombrer le PSU pour des visées électorales, mourir la CFDT révolutionnaire suite à son allégeance au PS, périr le mouvement alternatif en créant des légions d’éternels insatisfaits à la recherche permanente de l’organisation idéale des inorganisés, j’ai vécu avec bonheur le retour de tous nos objectifs des années 70 en 2008 avec le PG, l'allégeance au nouveau mouvement de recherche alternative aura une fin...
Avec optimisme, je sais que le temps reviendra inéluctablement où notre beau ressortira l’œillet et le chèche rouges, où le drapeau rouge et vert du parti ecosocialiste pour la République, le Socialisme et l’Ecologie brillera de nouveau dans les beaux rassemblements des luttes sociales, sociétales et écologistes.