Parce que l’écologie, la gauche etc.
Suite à la démission de M. de Rugy, le poste de ministre qu’il occupait avec grande incompétence sur ce secteur, stratégique s’il en est, vient d’être confié à la ministre qui démantela le seul transport écologique réel qui soit en laissant au passage, libre-court au remplacement d’un train de primeurs par 25000 camions entre Perpignan et Rungis.
Dans ce sempiternel mépris du peuple et de la planète, les mots devenus tarte à la crème comme gauche et écologie reviennent en boucle dans les écrits et paroles de nos ministres, nos media, toutes les forces politiques…
Il ne s’agit pas dans mon esprit de tancer ces positions, hormis les forces nauséabondes du racisme et de la xénophobie, toutes les formations ont leur conception et analyse des situations et les combattre comme je le fais n’empêche en aucun cas que je les respecte et leur reconnais le droit de les développer. Chacun, chacune de celles et de ceux qui partagent ma sensibilité seraient heureux qu’il en soit de même dans l’autre sens, ce qui est bien loin d’être le cas…
Alors, au lieu de nous appesantir sur une affaire de homard qui sent plus le rance que l’air de l’océan, essayons de nous pencher sur la vraie nature des débats nécessaires.
« Le capital use à la fois le travailleur et la planète » aurait déclaré Marx. C’est en effet bien de cela qu’il s’agit. « Celui qui refuse la rupture, celui-là n’a rien à faire au Parti Socialiste » a approximativement, mais surtout très hypocritement, déclaré François Mitterrand à Epinay en 1971. Ces deux phrases reprennent bien le cœur de ce débat essentiel.
D’abord, il nous faut être clair avec le terme de gauche. En dehors du positionnement de l’Histoire en période de la grande Révolution, la gauche, son idéal, sa stratégie ne peuvent se concevoir autrement que dans un mot LA RUPTURE, rupture avec le système capitaliste, rupture avec la loi du marché libre et mondialisé, rupture avec les superstructures qui en sont les supports.
Pour avoir renié cette réalité, le PS comme les Verts, comme le PRG ont volontairement et délibérément quitté le camp de la gauche, ceux qui pour quelques places accessoires d’ailleurs, se sont alliées avec eux, ont conforté ce choix. De ce fait, la gauche réelle, celle que nous avons tenté de construire tant avec ce qui, hélas, a été trahi par leurs propres choix, le PSU ou la CFDT des années 70, qu'avec celle qui s’est révélée comme impasse en refusant l’organisation, le parti, le syndicat et s’appela Les Alternatifs s’était évanouie dans les méandres de la douce illusion de 1981.
Il a fallu attendre 2008, pour que le courage d’un Jean-Luc Mélenchon et de quelques autres remette la gauche sur ces pieds et que nous puissions reprendre avec le Parti de Gauche, l’espoir d’une voie anticapitaliste. Que notre parti ait commis l’erreur de revenir à cette croyance éculée du mouvement hors parti ne change rien à l’affaire, il était et il reste, s’il veut bien se refonder, la seule voie crédible d’un retour de la gauche non pas avec le but de « revenir aux affaires » mais avec la volonté de rompre avec le système capitaliste comme tentent de le faire, de Cuba au Vénezuela, les révolutions populaires, citoyennes, bolivariennes.
Mais posons-nous le second volet vital, urgent, celui du peu de temps qu’il nous reste pour sauver l’espèce humaine d’une mort annoncée en moins d’un siècle, celui de la conception de l’écologie.
« Dans le capitalisme vert le problème n’est pas la couleur » affichions-nous, fièrement, sur les murs de nos villes et combien, en cet heureux temps, nous avions raison.
En effet, l’écologie n’est pas soluble dans le capitalisme et ceux , à l’instar des Verts qui proclament comme Jadot qu’elle est compatible avec la loi du marché, n’ont pas tout compris, ceux qui comme Hulot (qui, soit dit en passant n’a jamais répondu à nos courriers pour défendre les platanes de Gien) croient qu’il faut être ministre de droite pour la défendre ne font que tromper leur monde, ceux qui à longueur d’émissions nous expliquent que la solution est en chacun d’entre nous, dans notre détermination à trier nos déchets, couper l’eau en nous lavant les dents ou prendre moins de douches et surtout pas de bains, à rouler en vélo en toutes occasions ne font que justifier la réalité qu’ils ne veulent surtout pas voir...
Dans ce contexte comme dans beaucoup d’autres, le Parti de Gauche a travaillé, réfléchi, posé les vrais problèmes
, élaboré la seule charte écologique qui vaille, celle de l’Eco socialisme reprise dans le programme électoral de Jean-Luc Mélenchon et longuement explicitée dans les magnifiques rassemblements de la campagne présidentielle.
La règle verte, la volonté de ne pas prendre à la planète plus de ressources qu’elle ne peut en renouveler, la réalité de ce fait que c’est sur la production qu’il convient d’agir, l’urgence qu’il y a à décréter la nécessité d’enrayer la course folle du profit face au dérèglement climatique sont en effet les seules thèses à développer, face aux destructions de la forêt, aux bétonnages des projets commerciaux ou mégalomaniaques de nos édiles, aux gaspillages du tourisme de masse et de ses navires de croisière ou autres avions à bas coût, au choix délibéré de destruction du transport écologique de la SNCF, à refuser de voir la catastrophe nucléaire à venir et à développer la voiture électrique sans en maîtriser les conséquences écologiques, sont les enjeux, les seuls enjeux possibles dans le désastre social et écologique qui s’annonce.
Ou bien nous en prenons conscience, ou bien nous acceptons que les enfants qui naissent aujourd’hui ne voient pas la fin de ce siècle et vivent la douleur d’une planète sans intérêt qui aura sacrifié leur vie à un seul impératif, celui du fric donc du capitalisme.
Il n'existe donc décidément qu'une voie, celle tracée par le Parti de Gauche avec sa charte écosocialiste. A chacun de bien vouloir s'en saisir et de réfléchir face au blabla ambiant autour d'un ministère qui n'a cure de la transition écologique nécessaire !!!!