Retrouver la lumière de l'espérance....
Celles et ceux qui nous ont gratifié de tous les noms d’oiseaux lorsque nous refusions de choisir entre la dictature fascisante et la dictature financière du marché peuvent, peut-être, battre leur coulpe en ces temps où la dérive autoritaire du pouvoir qui, acculé du fait de son soutien aveugle à l’oligarchie appelle au secours l’armée après avoir commis depuis 4 mois une répression accrue et crevé un certain nombre d’yeux.
Parce que je préfère la lutte des classes à la lutte contre l’impôt et l’administration de la République, parce que je crois savoir les dangers de tout refus d’organisation, parce que je sais que toute solution évitant les forces politiques et syndicales de classe est vouée à des écueils bien connus, parce qu’enfin l’histoire depuis l’ère industrielle démontre que rien ne fut jamais possible en terme révolutionnaire sans le blocage de la production, je n’ai pas été un soutien inconditionnel des Gilets Jaunes tout en comprenant la colère populaire justifiée qu’ils représentent.
Nous sommes aujourd’hui dans une autre dimension, celle d’une dérive autoritaire d’un pouvoir aux abois qui ira jusqu’au bout de la logique de son soutien, comme il l’a toujours fait, ne pouvant supporter d’être battu. Cuba, le Venezuela, la répression de la Commune, la chape de plomb abattue sur l’Espagne de 39, le pétainisme, la montée des fascismes en Europe et tant d’autres sont là pour nous rappeler que jamais le système capitalisme ne restera l’arme au pied face à une possible victoire de la classe des exploités.
Jamais la violence venus de nos rangs n’a été une solution et Jean-Luc Mélenchon a raison de dire et redire que « dans la violence, ce sont les meilleurs d’entre nous qui meurent en premier » mais c’est un fait inéluctable que ces forces, lors de notre victoire même électorale se déchaîneront contre nous.
Raison de plus, s’il en fallait une pour ne pas être naïfs et pour croire, je n’accuse personne de la croire mais il est préférable de prévenir, qu’il suffira d’un vote à l’élection présidentielle, suivi d’un respect des institutions de la 5ème République pour que tout se passe gentiment avec un respect par tous et toutes des résultats du suffrage universel.
C’est l’une des raisons pour laquelle, convaincu et admiratif de ce que nous avons fait au Parti de Gauche et je lui garde jusqu’au bout mon adhésion et ma disponibilité, j’ai dès 2014 émis des réserves sur ces mouvements du type M6R.
C’est pour cette raison que, voyant dès la convention de Lille, s’instituer « la tarte à la crème » du tirage au sort faussement démocratique, entrer dans la logique des institutions en instituant une procédure référendaire à la mise en place de la Constituante au prétexte du fait que le Conseil constitutionnel refuserait une décision du président Mélenchon d’appeler à l’élection de la Constituante ainsi qu’un choix discutable d’un SMIC en net inférieur au souhait de la CGT que je me suis éloigné de la FI et me suis limité au PG.
Ceux qui mettent ceci sur le compte d’une aigreur etc… ont une dommageable attitude qui leur empêche d’analyser objectivement la situation.
Malgré un travail colossal de la plupart des députés du groupe parlementaire dit insoumis, force est de constater que le mouvement insoumis est dans une difficulté majeure. L’inutile participation à l’élection d’un parlement européen sans pouvoirs sur la base d’un slogan anti Macron n’aura, et combien j’aimerais avoir tort sur ce point, comme conséquence que de mesurer la perte de vitesse de ce que Jean-Luc Mélenchon a représenté comme espoir en 2017. La constitution de la liste, le départ ou le retrait de militants ayant prouvé au PG leur valeur, la pertinence de leur analyse, je parle de François, de Djordje, de Corinne entre autres, la quasi absence des thèmes de la charte éco socialiste du PG dont nous devons être si fiers, sont autant d’éléments qui permettent d’envisager ce scénario catastrophe au soir du 26 mai…
Là encore, je l’ai dit et redis, notre combat est un combat de longue haleine, anticapitaliste, éco socialiste, il s’appelle Révolution citoyenne et la 5ème République, horrible dans sa conception, nous offre au moins un angle d’attaque, celui de l’élection présidentielle. Elle permet dès cette victoire acquise, d’enclencher un processus qui permette calmement d’enclencher sans tarder l’élection de l’Assemblée constituante sur décision du président investi quitte à porter l’affrontement inévitable avec les Institutions, affrontement qui ne se résoudra que par le peuple en lutte. C’est bien beau de porter aux nues le Front Populaire mais les victoires de Juin 36 n’auraient pas vu le jour sans la mobilisation des travailleurs et le blocage de la production. Il en sera de même cette fois.
Dès lors, allons-nous continuer, comme hélas nous le faisons depuis le lancement du PG, à mobiliser nos énergies sur toutes les élections qui se présentent, aujourd’hui les européennes, demain les municipales au lieu de mobiliser nos forces pour la construction du parti nécessaire à la seule victoire quoi compte….
Or que voyons-nous se dessiner, des camarades de valeur comme Djordje créer leur propre parti après avoir tant apporté dans le Parti de Gauche, une liste de la FI ouvrant grandes ses portes à tous les courants notamment celui des déçus du PS certains en position dite éligible qui, à la veille d’une élection, se trouvent en délicatesse avec les restes du parti qu’ils ont soutenu y compris dans la période Hollande/Valls, des ex-camarades sortis du PG déçus à leur tour par l’évolution de la FI, par les tergiversations sur la sortie des traités européens ou les déclarations d’une tête de liste se demander comment continuer la lutte. Franchement, pour ma part, avec grande tristesse, je me dis quel gâchis ! Quelle belle occasion manquée !
Mais la vie militante n’est pas faite de regrets ou de nostalgie et elle m’a appris qu’il y a toujours un arc-en-ciel après l’averse, que le ciel redevient bleu après l’orage. Mai 68 fut l’espoir conforté par les années 70, la désillusion se révéla quand il s’est trouvé détourné à son profit par le PS, dans ces années, nous avons tenu le flambeau dans la nuit, le Parti de Gauche avait rallumé l’espérance, demain inévitablement, l'heure de sa renaissance démocratique et organisée viendra.
Demain, autour de Jean-Luc Mélenchon qui reste, pour moi le phare incontournable de la Révolution citoyenne par la Constituante et qui doit reprendre la tête de l’objectif présidentiel en 2022 ou avant si possible, nous serons encore là pour allumer la torche du combat permanent de la lumière sur l’obscurité de la nuit capitaliste.