Maurel et compagnie…bien triste fin de partie pour la Révolution citoyenne.
J’avais commencé la rédaction de cet article de blog hier, pensant le mettre en ligne ce matin. Il est bien sûr évident devant les éléments nouveaux de ce jour, à savoir une inacceptable et scandaleuse attitude de la « macronie » chez nos camarades, que ce ne sont pas quelques divergences de stratégie qui vont empêcher mon soutien qui reste inconditionnel à l’homme et camarade Jean-Luc Mélenchon, mon amitié aux camarades du siège de notre parti et ma solidarité dans l’épreuve aux camarades députés et militants de l’Avenir en Commun »
Ainsi ça y est, enfin dirais-je, après 35 ans de dérives du PS, après 5 ans d’une mandature scandaleuse, se drapant dans les couleurs d’une virginité retrouvée, les éléphants sortent de la jungle, se prétendant d’une aile gauche alors que nous le savons bien, la véritable aile gauche a quitté ce navire en 2008 derrière la courageuse attitude d’un Jean-Luc Mélenchon qui, créant le parti de Gauche sur le thème de la Révolution citoyenne a permis la renaissance d’un espoir perdu chez tous ceux qui, comme moi se trouvaient en « déserrance » des voies révolutionnaires nées d’un certain 13 mai 1968 suite aux « évolutions" libérales de la CFDT et du PSU, à l’impasse des mouvements alternatifs et à l’incompréhension avec le PCF.
Ces prétendus frondeurs qui pendant ces dernières années ont allègrement laissé faire, voire soutenu dans certains cas les lamentables attitudes du gouvernement Valls, qui n’ont pas bronché quand Mélenchon fustigeait l’attitude d’un ministre de l’Intérieur immobile devant l’assassinat de notre camarade Rémi Fraysse à Sievens, quand un premier ministre faisait passer la casse d’un code du travail sous 49-3, quand dans chaque manifestation à Paris, à Rennes, à Nantes ou ailleurs, nos camarades se faisaient bloquer dans des nasses organisées et tabasser à tout va...
Voyant le vent tourner et leur parti moribond s’enfoncer dans son agonie, après le candidat bloqueur de Mélenchon nommé Hamon, les dénommés Maurel, Lienemann et même Dray décident qu’il est temps de sortir et de s’assurer une place dans les scrutins à venir et plus directement avec la seule force qui porte un vrai programme de gauche, le mouvement dit Insoumis.
Soyons clairs, je ne pleure pas sur la situation qui en résulte pour ce parti libéral. La situation qu’ils créent par leur départ aurait même tendance à provoquer dans mon esprit un certain grand plaisir, après tout ils ont compris ce qu’est le choix de ce parti 35 ans après beaucoup d’autres dont moi-même et 10 ans après l’aile gauche que portait Mélenchon.
Je n’interviens pas dans les positions de la France Insoumise qui ne me concerne plus depuis pas mal de mois et qui fera sans doute un choix conforme à sa nouvelle ligne politique en accueillant certains d’entre eux, les bras ouverts et les postes d’éligibles à la clé.
Non je ne me préoccupe avec tristesse que de la situation dans laquelle se trouve mon parti, le Parti de Gauche, initiateur de la conception de Révolution Citoyenne comme remède pour notre peuple, porteur d’un programme intégrant à la fois la nécessité de mettre fin à la 5ème République, de créer les conditions d’une république sociale et éco socialiste par la Constituante élue, de porter haut et fort l’idéal d’une révolution par les urnes appuyée sur la mobilisation populaire et qui « ne ferait aucun arrangement sur un coin de table » en « ne s’arrangeant qu’avec le Peuple lui-même ».
En perdant son rôle critique, en abandonnant son programme dans le mouvement FI, en se mettant au service inconditionnel, avec tristesse je suis amené à penser que notre parti s’est perdu lui-même.
Et pourtant quelle espérance, il a apporté. La détermination de son Président d’alors, la jeunesse rejoignant en grande masse nos rangs, l’apport inestimable des écologistes qui ne trouvaient pas leur place dans le mouvement dit du même nom et qui, avec le slogan magnifique « Dans le capitalisme vert, le problème n’est pas la couleur » ont largement contribué à ce travail magistral que fut la charte éco socialiste. Le choix exprimé par 46 % de ses adhérents d’une dénonciation claire des traités européens et de la sortie de l’Euro lors du congrès de 2015 confortaient cette volonté exprimée d’un parti fort, démocratique, développé pesant de tout son poids sur les choix électoraux auguraient d’une nouvelle période fructueuse pour notre parti et notre peuple et je garde au fond de mon coeur ce slogan qui est né chez beaucoup d'entre nous à la suite de l'horreur des régionales 2015 "PLUS JAMAIS PS".
Les mois qui ont suivi et le congrès de 2018 n’ont pas confirmé ces orientations, nous le paierons très cher longtemps mais ce parti, pour ce qu’il m’a apporté, pour le travail que nous y avons ensemble accompli reste une grande part de moi-même et celles ou ceux qui me verraient le mettre en danger en seront pour leurs frais même si pour les années qui me restent, sans évolution, j'ai choisis d’en être un simple adhérent.
Parce que la révolution citoyenne passe effectivement par la prise du pouvoir central, elle ne peut avoir lieu sans la mobilisation des masses. Sans l’affrontement inéluctable avec les forces dominantes notamment les institutions de la 5ème République, tel est le sens de mon opposition à la procédure référendaire préalable pour la constituante décidé à Lille.
Parce que la prise de pouvoir et la révolution citoyenne implique automatiquement un choix social de classe, tel est le sens de mon opposition au choix du salaire net sorti lui aussi lors de la convention de Lille.
Pour ces raisons, je me suis écarté de ce mouvement sur lequel j’étais dès le départ dubitatif, ayant déjà vécu l’expérience de ce genre de truc hors partis dans les années 80.
Les déclarations, prises de positions sur le plan B notamment, les rencontres ici ou là avec Hamon et compagnie, n’ont pas calmé, malgré les attitudes plus que positives de certains députés, je pense à Mathilde, Loïc, Adrien, Ugo, Éric, Caroline et bien sûr Jean-Luc notamment, mes inquiétudes.
L’accueil réservé à Maurel et autre Lienemann, dans les rangs, dans les statuts sur les réseaux sociaux, dans les déclarations de responsables dits insoumis est, hélas la révélation de ce qu’il adviendra de la FI car ce serait vraiment un angélisme béat que de croire que ces transfuges d’un PS qu’ils ont accompagné dans sa dérive droitière et même répressive vont accepter en l’état un programme de l’AEC dont ils ne peuvent accepter ni la dénonciation des traités, ni la sortie de l’Euro, ni même la fin de la 5ème et dans lequel ils militeront pour une amélioration du fonctionnement existant de l’Europe, conduisant de fait le mouvement dans les travers du PS Bis….
Face à tout cela, un PG fort, ayant son autonomie dans la FI, aurait pu le dire et dénoncer. Hélas, mille fois hélas, il ne fera ni ne le pourra.