16 octobre 2018 preuve que la révolution, même citoyenne, ne sera jamais un diner de gala.
Les perquisitions, chez Jean-Luc Mélenchon, ses collaborateurs, nos locaux et les domiciles de ceux qui l’accompagnent dans notre combat, perquisitions qui sont entachées, semble-t-il de fortes irrégularités notamment le blocage des responsables à l’extérieurs des lieux perquisitionnés, l’absence des PV légaux etc… ne sont en fait qu’une mauvaise manœuvre d’intimidation et de mise à mal de la principale force d’opposition. La prestation du Président de la République, les suites judiciaires laissent à penser que l'opération va se retourner contre ses géniteurs.
Ils se sont opérés dans le cadre de procédures préliminaires, c’est-à-dire sur ordre du parquet dépendant du politique et n’ont rien à voir avec ce qui s’est passé en d’autres situations (Fillon, Le Pen) où la procédure était judiciaire donc sous contrôle d’un juge indépendant.
Ajoutons que, contrairement à Mme Le Pen, nos camarades se présentent à la convocation des juges, Jean-Luc Mélenchon en tête.
C’est donc bien de politique et non de justice qu’il s’agit et, quoi qu’en dise une presse anesthésiée par le libéralisme et la bien-pensance, quoi qu’en disent les media qui font leurs choux gras d’une altercation tout à fait légitime, quoi qu’en dise le parti majoritaire qui est chargé d’applaudir à chaque phrase du gouvernement et quoi qu’en pensent les partis, syndicats et mouvements qui se terrent dans le silence, l’indignation est légitime, la colère de gens réveillés injustement à l’aurore et l’impossibilité de responsables à assister à la perquisition de leurs locaux ne l’est pas moins.
Mais cette affaire, la première émotion passée, est éclairante sur l’attitude de classe et sur les moyens mis en œuvre pour contrer toute volonté d’en finir avec le vieux monde, de décréter la république sociale et le pouvoir du peuple sur la bourgeoisie.
Ce n’est pas nouveau, à chaque fois que les forces du capital sont aux abois et les 7 millions d’électeurs sur le programme de Jean-Luc Mélenchon font qu’elles le sont, à chaque chance de victoire, la classe dominante a toujours employé les mêmes moyens :
- Intégrer presse et média dans le système de pensée par la possession financière, par la formation des journalistes qui cherchent deux ans avant qui sera le candidat au lieu de décortiquer honnêtement le programme, qui donnent le choix du second tour avant que le premier soit fait ou par la pression subtile sur ces derniers par les forces de l’argent.
- Utiliser la force d’appoint du système qu’est l’extrême droite pour la mettre au pinacle et organiser à son profit la peur de la voir réussir
- Criminaliser l’action syndicale et l’action politique par la répression des manifestants, par l’accusation de troubles, par l’action judiciaire.
- Passer aux stades supérieurs que sont l’intimidation des responsables en vue, utiliser leurs colères et leurs déclarations pour casser leur mouvement.
- Et enfin passer au stade ultime fascisant de l’empêchement d’agir par la prison ou l’assassinat.
Ils ont utilisé ce déroulé dans toutes les périodes d’évolution pour la victoire, par l’assassinat de Robespierre et les accusations posthumes fausses et développées par l’histoire officielle qui le concernent, par le massacre des communards, l’assassinat de Jaurès où ailleurs par le discrédit international sur Cuba ou le Venezuela là aussi par des informations fausses et ces mois derniers l’emprisonnement de Lula pour que triomphe leur outil politique d’extrême droite, on pourrait trouver les exemples à l’infini..
Les évènements de mardi situent la réalité française actuelle au point 4 de ce programme.
Nous le savons depuis belle lurette, la révolution ne sera pas un diner de gala.
S’il est foncièrement absolument exact que la victoire présidentielle nous est indispensable pour enclencher le processus, si dans le temps présent, il me paraît utile de réaffirmer que, pour moi, l’homme de la situation est Jean-Luc Mélenchon, l’époque est sans doute venue, à la lueur de ces évènements de nous réinterroger sur la stratégie employée.
Outre le fait que nous n’avons pas, me semble-t-il, à nous noyer dans un scrutin pour un parlement européen sans pouvoir ou à nous polariser comme force politique sur l’élection si compliquée des conseils municipaux, nous devons être clairs sur l’élection présidentielle et renoncer à cette attitude de la FI du légalisme à tout crin.
Oui nous devrons affronter les institutions de la 5ème République et ce n’est pas, par crainte du conseil constitutionnel, en demandant au peuple de confirmer son choix de la Constituante par referendum, que nous y arriverons. Revenons à la position initiale du PG : une Constituante élue décidée par le Président de la République et comme l’a dit en son temps Jean-Luc Mélenchon « dont l’élection sera convoquée dès le jour de l’investiture »
Oui nous devons mobiliser le peuple sur le terrain qui le concerne directement, celui du social où dès la victoire et encore mieux si c’est avant, il doit être mobilisé entreprise par entreprise, quartier par quartier sur la victoire sociale et replaçons-nous dans la tête du combat en relançant l’appel du 23 septembre 2017 au front social du monde du travail et des catégories exploitées.
Oui nous devons dénoncer, dénoncer sans cesse les mascarades du pouvoir, démontrer le mensonge permanent et s'il est exact qu’à défaut d’un parti fort et démocratique pour le faire, une bonne partie des députés du programme de l’AEC le fait très bien.
Mais de grâce, ne prenons pas le risque de nous embourber dans un légalisme exacerbé, dans cette fausse conception d’une démocratie, la démocratie bourgeoise, qui se limiterait à un chèque en blanc à des pouvoirs élus par une minorité d’électeurs, nous n’avons pas inventé la lutte des classes, elle est une évidence permanente mais organisons-nous pour reprendre le chemin de la victoire car pour le moment c’est la classe du patronat et de la finance qui la gagne.
Souvenons-nous simplement, clairement avec détermination que la victoire présidentielle n’est qu’un moyen, pas un but, que notre choix est le choix initial du Parti de Gauche, la Révolution par les urnes que nous appelons citoyenne mais la révolution, pas le gain de sièges locaux, européens ou départementaux. Evitons l’angélisme qui consisterait à penser que tout se passera en douceur, que ce système ne se défendra pas, que nous n’aurons pas face à nous en intérieur les forces institutionnelles et leurs auxiliaires, police, justice, media et qui sait même l'armée et que sans mobilisation des forces de notre peuple, nous referons inexorablement 1983 ou Tsipras.
Non vraiment, ne nous préparons pas à un diner de gala mais à un combat méthodique certes mais long et engagé…..