10 000 visiteurs et les affres du crépuscule
Ce blog vient de passer les 10 000 visiteurs, avec 11 360 pages vues…Merci les camarades, les amis, les curieux, les passionnés de la politique de notre pays.
Ce blog a été créé à l’origine pour mettre en perspective les années passionnantes au sein du parti de gauche avec le vécu, les joies, les peines, les réussites et les échecs de 50 années de vie militante qui coururent de ce beau mois de mai 68, l’espoir né avec la CFDT à laquelle j’adhérais en décembre 1964 à 17 ans, ce magnifique congrès dit de l'évolution en décembre 1970, ces bouillantes et si enrichissantes années 70, aux désillusions des années 80/90 pour aboutir à la renaissance de nos combats en 2008 avec la belle aventure du Parti de Gauche.
Je voulais y traiter beaucoup de sujets, je n’y ai pas renoncé d‘ailleurs, que ce soit sur ce blog ou dans une autre écriture. Ils concernaient les combats où, beaucoup épaulé par la CFDT de l’époque, j’ai participé, pour les droits des homosexuels dès 1970, pour « gardarem lou Larzac » où avec les copains militants et mon fidèle et très très proche ami Jean-Pierre Reculé qui nous quitta bien trop tôt, nous passions nos étés sur le plateau, pour la découverte de l’écologie à partir des actions anti nucléaires et de défense des deux pauvres paysans de Dampierre–en-Burly écrasés par la décision d’implanter cette énergie mortifère. Il s’agissait aussi de ce beau et si enrichissant dossier porté seul avec quelques amis que je ne remercierai jamais assez, celui, porté de 1985 à 1991, de l’adoption d’un enfant Haïtien et de ces paroles inoubliables d’une assistante sociale (poids important de ce dossier refusé par deux fois) « Que cet enfant soit en danger dans son pays n’empêche nullement qu’un enfant a besoin d’un papa et d’une maman » tant d’années après, ces paroles résonnent curieusement non ?
Je souhaitais y traiter cette traversée du désert qui va de 1983 à 2008 avec tous les essais de rattachements pour continuer ce que nous avions commencé en 1968 dans ce discours du 13 mai « ce n’est pas la fin d’une lutte, c’est le début d’une libération », avec l’inscription dans les luttes antiracistes et anti FN du début des années 80, la participation au mouvement alternatif de 1987 à 1993, la découverte du courage porté par un Jean-Luc Mélenchon dès 1989 et les années compliquées où il a bien fallu qu’avec la CFDT devenue libérale, nos routes se séparent, le compagnonnage de route avec le PCF de 1995, l’accompagnement des opposants au OUI de 2005 et enfin la création du PG qui devait m’apporter tant d’espoir et de bonheur de 2008 à 2016.
Aujourd’hui, en ce temps où les hasards de la vie, de l’histoire et des rencontres font que je suis sollicité pour témoigner de ces beaux évènements de mai 68 et de leurs suites, je vis avec bonheur les retrouvailles des militants, la découverte des parcours et cheminements des uns et des autres que l’âge nous permet de regarder sans juger.
C’était l’objectif initial du blog, cependant la vie sociale, les évènements ont très vite occulté cet objectif pour se consacrer presque uniquement aux campagnes de ce camarade exceptionnel qu’est Jean-Luc Mélenchon et aux positionnements politiques fondamentaux de notre parti à commencer par la charte éco socialiste et la sortie, qui nous fut imposée de ce qui était in fine une erreur de stratégie, celle du Front de Gauche.
Aujourd’hui, dans ce monde instable où les USA, maîtres de l’OTAN à laquelle le Président Sarkosi nous a réintégrés démontrent en permanence une dangereuse volonté guerrière, où les dérives libérales des pouvoirs y compris et surtout sociaux-démocrates nous conduisent à une misère catastrophique, où le fascisme progressant nous ramène aux années 30, plus que jamais les idées développées par notre parti et si bien exprimées par J.L.Mélenchon apparaissent comme la seule issue permettant d’éviter que notre pays se trouve au cœur de la catastrophe annoncée. Saurons-nous les porter jusqu’à la victoire ? Notre parti saura-t-il se refonder pour porter cet espoir et s’imposer comme force de gauche capable de gagner ? Saura t il trouver sa place et son autonomie dans le mouvement dit insoumis ou restera t il à ce qu'il appelle "en service" ?
Je n’ai bien sûr pas cette réponse. Au crépuscule d’une vie où j’ai donné mon maximum pour rester fidèle aux idéaux de la jeunesse de 68, j’ai vécu dans ce parti de la Révolution citoyenne, la réalité de cette jeunesse qui ressemble tant à la mienne, avec en plus une culture que la situation de l’époque permettait à très peu de fils d’ouvriers d’acquérir, je garde cette conviction que la longue marche vers le goût du bonheur continue sans trêve ni repos et que comme le dis Jean-Luc « Je ne sais pas quand notre heure viendra, mais elle viendra »
Pour ma part, fort de votre soutien, fort des 10 000 visiteurs et je l’espère des 15 000 que nous atteindrons, ce blog reprendra désormais sa fonction initiale de témoignage sur ces 50 années de route pour atteindre enfin l’inaccessible étoile….