Une grande joie dans les affres du crépuscule…
Au seuil de la vieillesse, constater que ce qu’on a porté est repris par la jeunesse est une source de bonheur que dans ma réalité ambiante, je déguste avec délectation.
La rue qui reprend ses droits me ramène à ces jours et ces nuits d’un mois de mai où, du haut de nos 20 ans, nous avons pris notre place dans les changements espérés du monde. Peu importent un grand nombre récupéré par les pouvoirs du capitalisme, beaucoup qui se soient noyés dans les mirages, déviants dès 1983, du Parti Socialiste, les idées que nous avons fait germer elles sont dans les rues de nos villes où le peuple par milliers manifeste en criant qu’ »on vaut mieux que ça », beau slogan de ces camarades connus dans la construction du PG, elles sont dans le courage d’un Mélenchon et de ce qu’aurait dû être le Parti de Gauche. Elles sont enfin dans ces sorties spontanées devant l’Assemblée nationale, sur les places des grandes villes quelques heures après l’annonce d’une tentative de coup de force d’un gouvernement qui veut imposer aux élus du Peuple une loi antisociale, imbécile, dictée par Bruxelles…
Oui le temps est venu où toutes ces années depuis 48 ans, permettent aujourd’hui de revivre l’espoir… Oh bien sûr, il est des jours sombres, des jours où l’on se dit comme Ferrat
« Qu’il vienne au moins le temps des cerises, avant de claquer sur mon tambourin, avant que j’aie dû boucler mes valises et qu’on m’ait poussé dans le dernier train »
Il est des jours, où vaincu par les éléments, par l’incompréhension de ce qu’on voudrait pour son parti ou ses idées, l’on se dit… « 2008 c’était le retour de l’espoir, ce ne fut qu’une embellie »
Je n’y échappe pas, dans l’incompréhension des camarades et même des amis, dans la réalité de ceux qui évitent ce débat pour ne pas fâcher et le refus d’admettre des politicards éternels qui ne se souviennent pas qu’élus ou pas, ils ne devraient être que des militants.
Oui la situation est enclenchée depuis bien longtemps, depuis ce jour de 1983 où , bien incompris déjà, à la suite de cette scandaleuse amnistie des généraux d’Alger imposée sous 49-3 mais aussi acceptée par non-vote de la censure, auquel venait s’ajouter la dérive libérale sous couvert d’Europe dite sociale, je quittais ce PS auquel j’avais fait l’erreur d’adhérer quelques années auparavant.
L’essentiel pour un militant est de rester debout, de ne jamais accorder une once de concession à son combat de base, c’’est ce que j’ai tenté de faire toute ma vie en acceptant le sacrifice que ceci impose et notamment celui de ne jamais être élu au prix de la compromission.
C’est ainsi que le départ du PS après 5 ans d’adhésion, fut suivi par mon passage de la CFDT à la CGT à la suite de la scandaleuse loi Quilès, c’est ainsi que l’honnêteté intellectuelle m'a conduit aux expériences négatives avec les Alternatifs comme avec le Parti Communiste et que l’espoir est revenu avec 2008, Jean-Luc Mélenchon et le Parti de Gauche, ceci a été maintes fois évoqué, n’y revenons pas.
Ce qui est vrai aujourd’hui, c’est qu’un candidat d’exception est déclaré, que si nous le voulons, il imposera la fin de la 5ème République, la convocation de la Constituante et que nous pourrons faire de cette 6ème République, la république sociale pour laquelle nos parents, nos grand parents comme nous-mêmes avons tant milité, avons pris notre part de coups de matraques, de gaz lacrymogènes et bien pire dans certains cas….
Oui la victoire de Jean-Luc Mélenchon est un espoir, peut être le seul pour que renaisse une société du bonheur.
Oui la victoire de Jean-Luc Mélenchon est possible à des conditions nécessaires, celles du lien des terrains de lutte avec sa candidature, celles de l’acceptation par celles et ceux qui font renaître la démocratie sur els places de nos villes qu’il faut une force politique et que JLM en est l’incarnation.
Oui elle est possible si ce mouvement d’espoir accepte de comprendre que sa révolte doit être in fine portée par un mouvement politiquement organisé qui aide à transformer la colère légitime en force révolutionnaire.
Pour autant, à tout dire, non la victoire de Jean-Luc Mélenchon n’est pas suffisante si elle ne s’accompagne pas du mouvement populaire de soutien qui devra imposer par ses armes, c'est-à-dire par la grève et par la rue, ses exigences…
Même si pour ma part et sauf dans le cas merveilleux d’une victoire où je pourrais être utile, il sera sans doute temps en mai 2017 de tirer la révérence à ce temps où l’on devient plus lassant que constructif, j’aurai vécu la période actuelle avec ce sentiment exprimé par Che Guevara dont j’ai eu le bonheur de saluer l’inscription sur le monument de Santa Clara ;
« La arcilla fundamental de nuestra obra es la juventud. Che »