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50 ans après...
2 novembre 2020

Réflexions sur le commerce, entre autres le commerce giennois

 

Foire des Cours 4En  35 ans, j’ai vu mourir ma ville. Les collusions entre les différentes municipalités et les enseignes n’y sont pas pour rien….

Années 80 : s’installe sur fond de crise de la faïencerie ce qui deviendra un magasin du trust capitaliste : Auchan, pas seules conséquences, mais conséquence principale quand même, mort du quartier du Champ/Palissy….Depuis la mairie comme beaucoup d‘associations s’alimentent ici pour la plupart de leurs manifestations ; disparition de Prisunic, véritable poumon du centre-ville.

Années 90/2000 :

- transformation du magasin STOC/CHAMPION en magasin Carrefour, déménagement et extension autorisés

- déménagement du magasin Intermarché vers la zone Nord probablement en vue d’une autre opération

- création de la zone Val Sologne, belle opération surtout immobilière en vue de « résister », la bonne blague!!!!!! aux velléités du trust Leclerc qui visait notre cité depuis pas mal de temps

Années 2010 : installation avec l’accord, voire l’aide active de la même majorité, du centre Leclerc en zone nord.

Ce schéma n’est, hélas, pas seulement giennois mais général sur tout le territoire et explique en grande partie la situation actuelle exacerbée par la crise sanitaire et son utilisation tentaculaire pour divers objectifs du monde de la finance et du capitalisme qui pilote la France « macronienne ».

Ces objectifs touchent à la mort du lien social, à l’orientation des activités vers les seules sources de profit, d’où les choix faits, ceux de sacrifier les activités associatives, les activités culturelles, le spectacle vivant, les librairies et bien évidemment le commerce de proximité.

Depuis des années, parmi tant d’autres, mais aussi hélas parmi trop peu d’autres, dans un réel désert d’indifférence, quand il ne s’agit pas d’un océan d’ironies, je dénonce ce phénomène, cette stratégie du capitalisme en matière de commerce, cette mort programmée de nos centre- ville et de nos paysans, qui s’étend hélas à beaucoup d‘autres activités. Je pense entre autres aux TPE types garages face aux vendeurs de pneus en E-Commerce ou autres réparateurs de pare-brise.

Oui car à cette catastrophe des hyper s’ajoute le phénomène et son engouement du numérique et  donc de la vente en ligne, mille fois plus puissante, mille fois plus dangereuse.

Pensez donc, me rétorquent des tas de détracteurs « faire ses courses en ville, ça prend un temps fou et c’est tellement plus simple d’acheter son paquet de pâtes et ses petites culottes au même endroit » ou encore le sempiternel «  il y a des parkings », le truc qui tue "en librairie je ne reçois pas mon libre le lendemain" sans parler de l’argument  souvent faussement démontré de l’économie réalisés.

Et pourtant si nous réfléchissons, nos parents ou grands-parents, les miens en tous cas, travaillaient à deux 48 h par semaine du lundi au samedi soir, avec des salaires plus que moyens faisaient leurs courses en ville et nous avons toujours mangé à notre faim.

Donc cette crise arrive à point nommé pour terminer le travail…

Oh loin de moi l’idée de nier que la crise sanitaire est réelle, que ce virus circule, que sa gestion n’est pas simple et qu’il ne faut pas transiger sur les précautions à prendre mais franchement, les choix sont bizarres…

Sans parler du reste, limitons-nous à ce problème du commerce. En mars, les marchés étaient interdits à quelques mètres des grandes surfaces où l’on pouvait allégrement se côtoyer, patiner des fruits et légumes déjà bien tâtés, ramasser des viandes suant sous cellophane elles aussi bien « examinées ».

Ce coup-ci « on a appris » disent- ils donc les marchés sont autorisés, les commerces dits  « non-essentiels’ sont fermés mais les hyper peuvent continuer à vendre ces produits.

Mais, enfin pour la première fois, la conscience des citoyens s’éveille, et surtout, les commerces de proximité, acculés à la faillite par une telle attitude se mobilisent, les municipalités même favorables au système entrent en résistance….Enfin la crise révèle la vérité des années de déni…..

Que trouve le gouvernement comme réponse à l’opposition unanime qui le frappe?  Ouvrir avec protocole sanitaire strict, les commerces de proximité et les librairies ? QUE NENNI ! Non fermer, dans un bégaiement absolu certains rayons de la grande distribution….Ainsi au rayon hygiène, le produit maquillage sera isolé et ne peut être vendu…. Quel amateurisme.

Enfin amateurisme, à moins qu’il ne s’agisse, au final que d’une stratégie plus claire qu’il n’y paraît, celle de ne rien céder à la logique qui est celle de son camp : En finir avec le petit commerce, avec l’artisanat, la petite paysannerie et favoriser la solution finale, celle du numérique, celle de l’E-Commerce, celle qui accompagnée du télétravail, du téléenseignement, du télé-culturel isolé devant son cinéma perso, permettra enfin la fin de ce lien social qui, in fine, leur est tellement menaçant…

Triste réalité du monde prévu par Orwell dans son livre :  1984….

 

 

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