Un premier mai de lutte… comme toujours depuis 1886.
Le premier mai n’est pas la fête du travail, invention pétainiste pour célébrer l’un des points de son odieuse devise, il n’est pas la fête du muguet, tradition qui remplaça l’églantine rouge des ouvriers,
IL EST LA CELEBRATION INTERNATIONALE DES LUTTES ET REVENDICATION DES TRAVAILLEURS.
Hélas ce premier mai prend un caractère particulier, celui d'un virus aidé par le caractère d’imprévision et le saccage depuis une décennie de nos services de santé, ne nous permet pas de manifester, confinés à juste titre à nos domiciles.
Cette situation ne nous permet ni d’oublier 134 ans de ces combats, ni le fait que la première de ces revendications fut celle de la journée de 8 heures.
Oui, comme le rappelait encore récemment à la tribune de l’Assemblée notre camarade Mélenchon, c’est notre camp qui fut porteur de toutes les avancées sociales « La journée de 8 heures, c’est nous, l’interdiction du travail des enfants, c’est nous, les 40 heures c’est nous, les deux semaines de congés payés c’est nous, les 3ème, 4ème et 5ème semaines c’est nous, les 39 puis 35 heures c’est encore nous »
Car la droite, le MEDEF, les gouvernements qui leur sont inféodés n’ont depuis la nuit des temps qu’une obsession, empêcher ou casser toute loi d’amélioration de la condition des travailleurs.
Il en est encore ainsi en ce temps où, profitant d’une crise sanitaire ils s’acharnent à démolir ce qui reste des droits du travail, au nom du fait que l’économie en aurait besoin, confondant allègrement sur ce point économie et intérêts des actionnaires, tandis qu’on continue de tolérer une évasion fiscale et des dividendes colossaux, tandis qu’on transforme un conseil des ministres spécial coronavirus en approbation de l’utilisation de l’article 49-3 pour une réforme scélérate des retraites et qu’on se prépare à un florilège de décisions arbitraires sur le temps et les conditions de travail au cours du « déconfinement » pris sans précaution au nom de la sacro-sainte nécessité de produire du chiffre d’affaires.
Mais le premier Mai, c’est aussi, dans le cortège des luttes, une autre réalité qui prend forme dans la célébration par le FN de la « fête pétainiste du travail » avec un corollaire, en 1995, une pensée émue pour notre camarade Brahim Bouarram jeté en Seine par des participants à leur sinistre manifestation et pour la première fois, nous ne pourrons cette année, être sur les berges de la Seine pour lui redire ; « Ni oubli, ni pardon ».
Depuis 55 ans que je milite, j’en aurai connu de ces manifestations du 1er mai et quelques-unes sont restées dans ma mémoire, par exemple, celle de 68 bien sûr où nous étions quelques-uns, aux côtés des étudiants du 22 mars, à sentir que quelque chose de grand allait se passer, celle du 1er mai 2002, au lendemain d’un séisme électoral, résultat du jeu joué avec le FN pendant 20 ans et utilisation judicieuse pour les années à venir, du fameux vote utile.
Comment ne pas me souvenir aussi de cette manif giennoise, pour une fois colossale, où, au lendemain de ma prise de fonctions de directeur de centre, je rejoignais les employés de mon établissement, peu habitués à défiler avec leur « patron » et de ce 12 mai 2002 où, résistant aux ordres donnés, je refusais de pavoiser mon établissement pour la fête de Jeanne d’Arc devenue, très injustement, symbole du parti honteusement entré en grâce des divers gouvernements qui l’avaient conduit là où il était.
Oui aujourd’hui comme en 1886, aujourd’hui comme hier, et peut être plus qu’hier, là où nous sommes, comme nous le pouvons, notre place est dans la célébration des luttes, de toutes les luttes, celle du travail, celle de l’égalité des droits, celle de l’anti-racisme, celle de la lutte contre les idées nauséabondes de l’extrême-droite.
En solidarité avec les peuples du monde, avec les peuples qui tentent ou poursuivent leur libération, avec les camarades de Caracas et de La Havane, nous pouvons le dire même le chanter
« Groupons nous et demain, l’Internationale sera le genre humain »
A toutes, à tous, bonne célébration de ce 1er mai