La crise qui remet les pendules à la bonne heure…
Nous étions ces gauchos, ces braillards et râleurs permanents, ces faiseurs de grève et de manifs qui empêchaient le grand espoir En Marche de redresser ce pays à coup de casse des services publics, de finition des ébauches des deux quinquennats précédents, qui prenions des balles LBD parce que nous l'avions cherché, ces fainéants grévistes patentés des services publics de la SNCF, de l'ONF, de l'Education nationale, des finances, des services postaux et de tous les services publics.
Nous étions ces rêveurs d'un autre temps qui n'avaient pas compris que le salut est dans l'Europe libérale, la mondialisation et que l'économie de marché est compatible avec l'écologie, bref que le capitalisme est paré de vertus qui font défaut dans les économies socialistes, chez ces dictateurs cubains, vénézuéliens et autres dangers planétaires dont heureusement les USA nous protègent....
Et puis un méchant virus est venu, s'est installé sur la planète et soudain nous semblons découvrir :
- que la santé est importante,
- que la détérioration hospitalière est un désastre comme l’avaient prévu les personnels qui se battent depuis des années,
- que l’Europe sous son statut actuel est totalement inopérante et que ce sont les systèmes de santé cubains qui, malgré la situation catastrophique dans laquelle est maintenu leur pays, se portent à notre secours avec l’une de ses réussites majeures, celle de la santé.
- que la recherche est aux mains de lobbies au service de labos pharmaceutiques qui pilotent en direction du rentable et non de l’humain.
- que les systèmes de retraite et de sécurité sociale que l’on tente de nous imposer de force démontrent dans le monde entier, leurs conséquences, leur faiblesse à la moindre difficulté sanitaire ou économique
- que la seule solution de gestion saine d’une société et d’une crise se joue autour de l’efficacité de services publics qu’on a volontairement saccagé depuis 37 ans au nom des vertus d’une « concurrence libre et non faussée » et dont on a moqué la détermination de ceux qui se battaient pour empêcher cette casse ;
- que cette majorité qui nous gouverne aujourd’hui à coup de pouvoir personnel, de 49-3 et, se sentant menacée, probablement avec application des articles anti démocratiques d’une constitution monarchique, patauge dans les décisions à prendre sans écouter, comme elle l’a toujours fait, les avis et suggestions des salariés, des professionnels, des organisations.
Au final, pour nous, militants de ce petit parti de Gauche qui, en 12 ans :
- a incarné ce que devait être une force de la vraie gauche
- a sans faiblir, posé en actes le soutien fraternel à toutes les luttes pour la santé, la défense des services publics, le respect et le droit dû aux femmes et aux minorités
- a posé clairement la réalité de ce que devait être un véritable combat écologiste au travers de sa « Charte pour l’Eco socialisme » et la base de la règle verte qui veut que nous en prenions pas à la nature plus que ce qu’elle produire
- a déclaré, en point numéro de un de sa finalité, la Révolution citoyenne par l’élection d’une Assemblée constituante avec mission de redéfinir une nouvelle constitution pour une République démocratique, sociale et éco socialiste…
Il est temps de dire combien nous avions raison et, d’en être fiers….
Nul ne sait ce qui sortira de cette crise quand nous en sortirons mais il est grand temps de rappeler à tout un chacun et à la collectivité que, comme nous le disions en mai 68, rien ne peut plus désormais être comme avant, que notre République doit devenir autre chose que cette monarchie suicidaire, qu’il nous faut sans barguigner dénoncer cette Europe libérale et sortir de ces traités, que nos services publics sont la clé de voûte de tout système équitable, que toute la politique de santé publique est à remettre en selle sur les bases de l’humain, du soin apporté à toutes et à tous donc du service public de santé efficient, que les systèmes de retraite et de sécurité sociale sur la base de ce qu’ils furent à leur création doivent être la règle et tant d’autres choses qu’il nous reste à faire ensemble avec nos organisations syndicales, nos partis politiques de la vraie gauche, en premier lieu le nôtre qu’il faudra savoir développer massivement et refonder pour porter à nouveau l’espoir et que reviennent enfin les jours heureux.