Coronavirus…..Il est temps de penser l’après-crise
Notre pays connaît une crise sanitaire de haut niveau.
N’étant pas docteur en médecine, peu compétent sur ce type complexe de problème, pas chargé, comme le sont nos députés et élus, de prendre sur mes épaules les poids des décisions difficiles à prendre et assumer, je me garderai bien d’avoir des avis et conseils sur les décisions prises, me limitant à appliquer scrupuleusement les consignes données, en premier lieu, celle du confinement indispensable. Je me limite à quelques points d’étonnement comme celui de refuser au BTP de s’arrêter en même temps qu’on empêche des équipes municipales de 10 à 50 personnes de s’installer en toute sécurité ou encore d’embêter quelques étals de marchés qui s’étalent à distance les uns des autres en laissant la foule envahir les hyper mais bon…
Ce qui me semble important dans cette crise que nous vivons c’est de regarder ce qu’elle révèle et de mesurer ce qui peut en sortir…ou pas.
La situation révèle deux faits majeurs :
La priorité donnée à la loi du marché a conduit à privilégier la rentabilité financière sur l’humain. Elle concerne tous les services publics sans exception, mais dans le problème présent examinons celui fondamental de la santé.
C’est ainsi que depuis 40 ans, depuis les attaques sur la gestion financière de la Sécu, depuis 35 ans de logique économique anglo-saxonne donc libérale, les difficultés de la santé, de l’hôpital public et de la médecine en général se sont multipliées, économisant sur le recrutement des médecins, supprimant des centaines de structures hospitalières, diminuant les capacités en équipements illustrée par la suppression sévère du nombre de lits, négligeant les soutiens à apporter aux services d’urgence, nous avons créé les conditions de la grave gestion de la crise d’aujourd’hui.
Sous les gouvernements depuis 25 ans, la seule réponse apportée aux actions et grèves des personnels de santé s’est limitée à l’autisme des gouvernements et à la répression de plus en plus sévère au fil des années pour atteindre le degré gravissime qu’elle a connu sous les gouvernements Valls et Philippe.
Les gouvernements français soumis à 150 % aux directives européennes n’ont préparé en aucun cas la riposte à une telle situation, actant le fait que ‘l’Europe est aujourd’hui dans l’incapacité totale d’apporter ne serait-ce qu’une aide mutualisée et réfléchie à la situation des pays qui la composent et qui peuvent heureusement compter sur la Chine ou Cuba, ce dernier ayant au nombre de ses succès, une réussite médicale hors pair.
Les premières conclusions à tirer de cette situation sont donc claires :
Le capitalisme, porté par la loi du marché ne peut apporter aucune réponse à cette crise, il ne pourra que l’accentuer pour maintenir son taux de profit au prix d’un coût humain une fois de plus colossal.
Cette crise révèle aussi, l’énorme responsabilité écologique qui pèse sur nos épaules. La diminution de la croissance, le ralentissement économique démontre chaque jour davantage que seulement quelques jours d’arrêt de la course folle au profit permettent d’entrevoir une eau plus claire à Venise, un ciel plus bleu en Chine et des tas d’autres petites manifestations de cet ordre.
Pour maintenir leur domination, les forces du capitalisme se servent de cette situation tragique avec le cynisme que nous leur connaissons pour accélérer son opération de démantèlement des conquis sociaux de haute lutte.
C’est ainsi que dans notre pays, la damnée constitution de la 5ème République donne toute la mesure de sa conception monarcale, mettant en avant tous les pouvoirs du Président et du système législatif qui les accompagne. Nous voyons se mettre en place, peu à peu, sous couvert d’une prétendue solidarité nécessaire, de l’opportune nécessité d’une économie à redresser au plus vite, tout à la fois les règles répressives aggravées, la menace permanente des pleins pouvoirs, l’utilisation pernicieuse de la situation au travers de la remise en cause dite temporaire des acquis sociaux où tout y passe, les congés, les 35 heures etc. Nous suivons au jour le jour, les lois d’urgence votées par une Assemblée constitutionnellement soumise, depuis le choix du quinquennat, au parti du Président où chaque amendement de l’opposition est balayé d’un revers de main.
Dans cette situation, les arguments, largement véhiculés par EELV d’une compatibilité du système capitaliste, de sa loi du marché avec l’écologie, les déclarations faites la main sur le cœur par le PS et une soi-disant gauche d’une Europe qui serait la protectrice de la paix et du développement ; tout ceci vole en éclats à l’épreuve des faits et nul ne sait aujourd’hui comment ce Président, ce gouvernement, cette assemblée sortiront de cette épreuve et il ne s'’agit plus ( si toutefois ceci devait exister avant) de viser 2022, il s’agit de poser le problème autrement et les forces politiques, en premier lieu le Parti de Gauche qui est le mien seraient bien avisés de s’atteler à la réflexion.
Dans toutes les grandes crises de notre histoire, la situation des femmes dans le conflit 14/18, la Résistance dans celui de 39/45, des hommes, des femmes, des groupes, des forces se sont attelées, à partir d’une crise dont ils savaient qu’on sortirait vainqueurs, à forger l’avenir dans des plans précis, celui du féminisme et du votre des femmes après 1918, celui du merveilleux programme du CNR après 1945.
Cette fois encore nous devons être prêts à l’après-crise et pour une des rares fois depuis longtemps, notre camp, nos idées, la chance d’avoir dans nos rangs un Jean-Luc Mélenchon à la valeur démontrée et forgé par cette crise comme l’homme d’opposition incontesté du pouvoir capitaliste en place.
Nous avons cette chance d’avoir des éléments de programmes crédibles, chiffrés, réalisables pour s’appliquer dès que la situation, la conjugaison des forces en lutte, la prise de conscience résultant de la piteuse gestion de la situation du moment auront eu raison de cette descente aux enfers que nous impose ce pouvoir.
Ces éléments de programme s’articulent autour de fondamentaux :
-La fin de cette Constitution par la convocation immédiate d’une élection d’Assemblée Constituante pour une nouvelle République sociale et éco socialiste
-La sortie inéluctablement nécessaire de l'Union Européenne sous sa forme actuelle et donc de l'Euro
-La mise en place d’un programme d’urgence sociale jetant aux orties 35 ans de casse des services publics, d’inégalités salariales, d’évasion fiscale etc…
-La concrétisation immédiate d’un programme éco socialiste, celui défini et enrichi par notre parti basé sur l’application de la règle verte
Je ne suis pas et de loin un stratège, j’assume la pauvreté de mon analyse politique et la limite de mes compétences mais elle est mienne et si elle peut servir……