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50 ans après...
12 septembre 2019

Ce n’est ni en disant « s’il vous plait, retirez votre loi » ni en clamant « élisez-nous, faites nous confiance » qu’on gagnera

33585434_10213295834689505_3124957022760468480_nDepuis bien longtemps notamment 1983 et surtout Maastricht, les dés des rapports sociaux sont pipés au travers d’une fausse démocratie sous allégeance à une Europe du Capital.

Cette adhésion au néo libéralisme, ce choix économique de type anglo-saxon, cette inféodation des pouvoirs de droite et de fausse gauche ont pollué les rapports sociaux qui avaient fait de décennies de luttes ouvrières, sociétales et écologistes, une société certes à améliorer mais vivable et relativement heureuse.

Ceci a commencé par la voie du « nouveau réalisme » imposé par le PS et sa mouvance Rocardienne dès 1983, adulé par l’effet médiatique, entraînant dans son sillage libéral l’évolution révolutionnaire de la CFDT, conduisant à des réformes structurelles des pans entiers de la Fonction Publique, le plus marquant étant sans doute, la loi de 1991 sacrifiant la belle administration des PTT sur l’autel des réformes dites salvatrices.

Est venu Maastricht, puis la réforme de la monnaie. Heureusement, grâce à la pugnacité d’un Mélenchon et à l’adhésion du PCF de Marie-Georges Buffet au NON, nous avons vécu avec bonheur notre victoire de 2005, finalement trahie dans le virage de la démocratie par le plus sinistre des Présidents de notre République en 2008 à Lisbonne et entérinée par son non moins discutable successeur en 2012.

Depuis 2017, nous vivons la phase d’achèvement du massacre de nos acquis, issus du beau programme du CNR, par le Président de la Banque et des Riches et sa majorité « godillotte ».

C’est ainsi que passe à la moulinette libérale, la quasi-totalité du programme du CNR notamment la sécurité sociale, les régimes de retraites et les statuts exceptionnels telle la Fonction Publique en même temps que se désagrègent les plus beaux fleurons de nos services publics : l’ONF, la SNCF, la Santé, Air France.

La situation des syndicats et des forces politiques de la vraie gauche s’en ressent et très loin de moi l’idée de sombrer dans la vision trop simpliste et faussée de confédérations bureaucratisées ou pourries par les subventions ou de partis politiques dépassés dont la seule alternative serait dans des mouvements actant cette réalité et refusant toute organisation voire toute démocratie interne.

Simplement, les syndicats ne sont pas devenus bureaucratiques et les partis ne sont pas dépassés, ils sont la seule possibilité de maîtrise d’un mouvement populaire de masse et de classe mais alors que se passe t il ?

La culture de l’individualisme au travers des nouvelles règles de management au travers de la réussite d’objectifs  individuels prétendus faussement atteignables, de l’appréciation « négociée », de la compétition avec le camarade de la position de travail ont fait que dans l’entreprise, la réaction collective, alliée au risque réel du chômage, et surtout la recherche permanente et bien exploitée du privilège supposé de ceux de l’usine d’à côté empêche toute mobilisation généralisée pourtant nécessaire.

Ceci ne veut pas dire qu’il faille jeter aux orties les confédérations syndicales, notamment la plus forte et la plus structurée d’entre elles, la CGT mais ceci induit qu’il nous est un devoir de savoir la critiquer positivement et de ne pas nous contenter d’invectives inutiles et moins fondées que ceci en a  l’air de son secrétaire général. Je suis de ceux qui pensent qu’il serait plus que temps, au nom de l’intérêt même du monde du travail, de nous interroger sur notre participation à la CES de Berger, sur nos attitudes face à ce gouvernement et notamment sur cette culture de la négociation utile à quelque chose. En face d’un gouvernement et d’un patronat qui font de la négociation un outil de leur management de projet, qui déclarent qu’on négocie pour que rien ne change et qui annonce que de toutes façons tout est décidé, il n’y aurait pas d’autre attitude logique que de dire « dans ces conditions, vous n’aurez pas notre caution par notre présence » et le temps n’est plus, s’il le fut un jour, à dire « s’il vous plait, retirez votre réforme » quitte à se déclarer déçu à la sortie. Non le temps est bel et bien à dire aux masses ouvrières, " Nous refusons ces mascarades, tout dépend de vous, votez la grève, ensemble, à la même date de début et nous négocierons sous le poids de votre force » mais ceci implique une mobilisation, une adhésion à l'attitude des syndiqués eux-mêmes.

Le même phénomène existe sous l’aspect politique, celui qui rassemble l’ensemble de nos intérêts de classe.

Nous assistons au phénomène inimaginable il y a encore une décennie, de la police politique, du procès politique type de celui qui va frapper mes camarades Mélenchon et une partie de nos responsables dans le procès du 20 septembre, du jamais vu depuis pas mal de décennies sur base d'informations erronées et de volonté destructrice d'un courant d'opposition, nous vivons le blanchiment d'actes délictueux pourvu qu'ils soient du bon côté et de centaines d’arrestations arbitraires sur simple présomption, de morts, de blessés contestant le grand massacre social engagé ou, ce qui est  peut-être plus grave la réalité écologique et nous sommes acculés à la fois à un peuple anesthésié et à la naissance de mouvements disparates et incontrôlés s’en prenant parfois plus à l’état en tant que tel qu’au patronat qui pilote le pouvoir en place.

2008 a vu, avec Mélenchon et le Parti de Gauche renaître l’espoir perdu depuis trop longtemps sur la base de la solution: la Révolution Citoyenne. Ne laissons pas une évolution de ces derniers laisser croire qu’il suffit de croire à la victoire d'un mouvement hétéroclyte en 2017 puis en 2022 ou de gagner quelques postes au prix d'alliances discutables dans des élections intermédiaires ou à coup de listes hors partis et surtout qu’il faudra, tels les bisounours, ne pas s’affronter aux corps constitués, se mouler temporairement dans les exigences européennes ou constitutionnelles et ne pas poser sans ambiguité les deux réformes nécessaires, celle de la fin de la 5ème par la Constituante élue et déclarée sans délais dès l’investiture y compris contre l’avis du Conseil constitutionnel et celle de la dénonciation rapide, claire et précise des traités européens.

Non sur le terrain politique comme sur le terrain social, les victoires doivent s’accompagner de la mobilisation populaire sur la scène de l’histoire ou se transformer en défaite et elles ne pourront s’accomplir que soutenues et accompagnées  par les organisations syndicales et les partis politiques qui s’en réclament au nom de la République, du Socialisme et de l’Ecologie.

A nous tous de participer à ce travail de remise en état...Tout le reste n’est que verbiage, illusion ou recherche effrénée de telle ou telle place d'élu.

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