Steve, le cœur au bord des lèvres….
La fête de la musique, cette très belle manifestation festive qui célèbre l’arrivée de l’été depuis 37 ans a cette année le goût amer de la charge policière de Nantes sur des jeunes qui, conformément à la nature des choses, fêtaient la musique jusqu’au bout de la nuit.
14 jeunes sont poussés dans la Loire par la charge, 13 en ressortent, Steve, un jeune de 24 ans qui, semble- t- il, ne savait pas nager disparaît. Dans un silence assourdissant des pouvoirs publics, notamment de l’Intérieur, du gouvernement et de sa majorité de godillots relayés par de services media, de toute la France s’élève la seule question qui vaille : Où est Steve ?
A force de mobilisation, les recherches s’activent en cette fin de mois de Juillet et le corps de ce pauvre jeune est retrouvé dans la Loire à quelques centaines de mètres de l’endroit où il est tombé.
Une enquête de l’IGN, structure interne de la police a été lancée et sort ses conclusions le jour où ce corps est retrouvé, juste à temps pour que le premier ministre flanqué de son ministre de l’Intérieur puisse dire qu’il n’y a pas de rapport entre la charge de police et la mort de Steve, comme il n'y avait aucune responsabilité du gendarme qui tira sur Rémi Fraysse, tout comme il n'y a pas lieu d'enquêter sur les affaires Benalla, tout comme il y a lieu de juger en comparution immédiate un manifestant en gilet ou aps qui a lancé 2 ou 3 tomates sur la police qui le gazait…
Ces faits sont, pour la conscience universelle, profondément révoltants et aucune personne, ayant une once d’humanité, ne peut se réfugier derrière une protection de la police prétendue républicaine, personne ne peut sans ressentir un profond dégoût prétendre que ces jeunes ont abusé de leur jeunesse en faisant la fête au bord de notre magnifique fleuve, personne ne peut dédouaner les décideurs, ministère de l’Intérieur comme préfet, de leur responsabilité totale et des conclusions de démission volontaire ou imposée qui devraient en découler.
Oh certes, nous militants, de la Sociale savons depuis la nuit des temps de quel côté se trouve toujours la police. Des jacqueries aux révolutionnaires du 19ème et 20ème siècle. Des manifestations de Fourmies au métro Charonne, des morts de Chicago à Overnay, Oussekine, Fraysse, des yeux crevés et autres traumatismes des manifestations contre les lois travail à la sauvage répression des Gilets Jaunes, force est de constater la rapide et réelle évolution des forces de répression et donc de la volonté des Valls, Cazeneuve, Collomb, Castaner et de ceux qui les ont nommés et soutenus, d’en finir avec le droit de manifester et pour, tout dire, de nier le droit de s’organiser en partis ou syndicats contestataires, la répression des syndicalistes faisant bien sûr partie du lot…
Mais dans cette sinistre affaire Steve, nous assistons à un palier supplémentaire. Il ne s’agit plus de mater les militants, les manifestants, ceux qui en veulent à ce système mais de s’attaquer à tout ce qui peut bouger et non plus au peuple qui manifeste mais aussi à la jeunesse qui fait une fête.
Il est des réalités, il faut à une démocratie une police dont le rôle est de faire respecter précisément la démocratie et son fonctionnement.
Qu’on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas, il existe une conscience chez certains policiers de ce fait, Alexandre suspendu pour avoir dénoncé les ordres reçus en est l'illustration mais il convient aussi de ne pas s’abriter derrière son rôle originel républicain pour accepter sa dérive vers le soutien inconditionnel d’un état liberticide, pour oublier en quel pourcentage ces forces dites de l'ordre votent pour des forces inquiétantes pour la démocratie, pour ne pas se souvenir de son rôle exécuté sous Vichy, pour ne pas comprendre qu’elle choisit son camp, tout fonctionnaire (dans le statut qu’on tend à supprimer bien sûr) ayant le droit voire le devoir de ne pas exécuter un ordre contraire à la démocratie ou à la conscience….
Pour Steve, pour sa famille, pour notre conscience républicaine, à notre slogan « Où est Steve ? » doit se substituer le combat qui qui continue avec
« QUI A TUE STEVE ? »