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50 ans après...
21 août 2018

Faut-il le redire ? Militant …pas politicien

15741187_646532938851467_8415851070963041619_nJ’ai déjà eu l’occasion de l’écrire, je suis un militant qui se bat contre le système capitaliste, contre ses conséquences injustes, contre ses iniquités, contre ce qu’il produit de haine, de guerre, de divisions entre les individus sous prétexte de races, de différences d’orientation sexuelle, de couleur de peau et autres discriminations…

Ce combat-là ne cessera jamais et je me situe clairement au niveau de la réalité de la lutte des classes, dans la classe qui est la mienne, celle des victimes et des exploités.

En son nom, la vie m’a donné ce bonheur d’être à leurs côtés dans le combat syndical depuis ce jour de décembre 1964 où je m’y suis investi, depuis la belle espérance révolutionnaire de mai 68, depuis tous les combats sociétaux des années 70 où j’ai découvert les réalités des situations vécues dans les luttes pour l’égalité, contre la situation faite aux femmes ou aux homosexuels, les combat des paysans au Larzac, les dangers du nucléaire et cette action du pot de terre contre le pot de fer à Dampierre suivie de tant d’autres qui durent encore aujourd’hui. Grâce à elle, j’ai découvert le goût du voyage et ces premières études si enrichissante du système Yougoslave en 1971/72, ensuite de Santa Clara à la zone DMZ du Vietnam se révélait de magnifiques espérances, celle des vainqueurs de notre camp contre les impérialismes du capital et je devais m’inscrire à jamais dans l’espoir d’une Palestine libérée de ses colonisateurs et en paix…enfin.

Le monde politique quant à lui, ne m’aura pas réservé les mêmes espérances. Longtemps, très longtemps, j’ai cru que la victoire politique était le complément indispensable à nos combats et que sans cette victoire, dans ce qu’est aujourd’hui notre pays, nous n’avions aucune chance de réussite, je le crois encore aujourd’hui en partie, mais en partie seulement…

Même si, en politique je n’ai caressé en réalité qu’un rêve , devenu aujourd’hui difficile en raison de l’âge et des turpitudes de la vie politique locale, celui d’être le premier magistrat de ma ville de naissance qui a subit tant d’avatars depuis sa belle renaissance dans les années Dézarnaulds, le pouvoir n’a jamais été mon objectif de vie…Fort heureusement sans doute, la vie politique me l’a bien rendu.

Plein d’espoir et d’énergie, en parallèle de mes engagements syndicaux et sociétaux, je suis entré en 1969 dans le PSU au travers de la campagne de Michel Rocard. Mon ami, Jean-Pierre, beaucoup plus clairvoyant que je ne l’étais, m’avait prévenu de cette impasse avec une phrase que je n’ai jamais oubliée… « Être élu, député ou même choisi comme ministre ne servira à rien tant qu’il n’existera pas un couple d’hommes mariés pouvant se rendre en Palestine libérée ». C’était une image, quelque peu provocatrice bien sûr mais qui résonne si bien au terme de toutes ces décennies de combats…

Le PSU, belle aventure, belle école de formation politique a fini par me révéler la perversité du système, celle de la volonté de la conquête de sièges et de l’ambition électorale qui conduisit le parti à se fondre dans le PS pour un seul objectif, celui de la conquête du pouvoir présidentiel pour celui qui passa allègrement du pouvoir autogestionnaire à son soutien au virage de 1983…et bien pire ensuite…

Vint ensuite la période des alternatifs, comme tous les déçus de l’échec du PSU, de la CFDT révolutionnaire et surtout du virage droitier de la « gauche au pouvoir » en 1983, j’ai fréquenté le mouvement alternatif, celui qui croyait que les partis étaient dépassés et qu’il fallait passer au « mode citoyen ». Avec eux, j’ai porté 3 candidatures, municipales d’Orléans 1989, législatives 1993, cantonales Orléans 1994. Cette expérience là aussi fut très riche d’enseignements dans ce qu’est le mouvement politique. Certes nous avions rassemblé des centaines de non-engagés, nous avions fédéré des énergies et nous avions cru à leur agrégation…La suite nous a démontré les limites de ce type d’organisation et de ce qu’il produit comme générosité et comme désillusion, celle de l’illusion de vie démocratique interne  et notamment celle de créer des légions de déçus qui se retrouvent à chaque élection dans le but de rechercher « l’organisation idéale des non-organisés »

1995, pour les élections municipales de Gien, le PCF me contacte pour participer à leur liste, sorte de compagnonnage de route. Malgré les réserves que je pouvais faire sur l’attitude de ce parti en mai 68, vous savez, le fameux « juif-allemand », je me dis que tout parti évolue et je m’y engage. J’y ai découvert toutes les qualités et tous les vices que ce parti véhicule, j’y ai côtoyé des militants admirables, un idéal officiel proche du mien et un comportement permanent qui n’a pas changé et que je puis résumer en « pas de vérité en dehors du parti », les accompagnants sont les bienvenus, l’unité est un mot d’ordre mais la décision, l’analyse sont de la seule responsabilité du parti et de ses membres. Je vérifierai cette position lors de l’aventure, l’erreur comme j’ai essayé de le faire comprendre à mes camarades, beaucoup plus tard dans l’aventure du Front de Gauche.

Et puis se présenta le plus beau des espoirs un jour de novembre 2008. Un des politiques qui reste pour moi, en dépit de ce qu’il peut dire ou penser de mes analyses actuelles, l’homme du courage, le camarade brillant tribun qui sera un jour notre Président et je l’espère le dernier de cette 5ème République, Jean-Luc Mélenchon fonde le Parti de Gauche.

J’hésite, échaudé par les expériences politiques. Un jeune camarade, Bastien, admirable animateur local du Non en 2005 est le responsable local du parti. Je le contacte, J’adhère et découvre que les thèmes sont ceux, dans leur intégralité que je porte depuis mai 68, que le fonctionnement m’est assuré comme celui d’une totale liberté d’action et d’expression pour les adhérents et je me dis, naïvement sans doute, que le désaccord sur la stratégie « creuset » et » Front de Gauche » peut se modifier de l’intérieur. Je m’investis donc pleinement, comme dans tout ce que je fais, dans cette belle espérance.

Mes camarades me font l’honneur et la joie de me porter au conseil national du parti. Je prends cette décision comme une possibilité supplémentaire de me battre pour l’évolution du parti, pensant ingénument que je pourrais lui apporter l’expérience de toute cette vie militante. Ainsi commence pour moi, l’action pour un parti fort, organisé, démocratique avec les triptyques qui ont fait en son temps, la CFDT révolutionnaire des années 70 : organisation, information, formation. Une décennie après sa fondation, qu’en est-il ?

L’échec prévisible du Front de Gauche s’est révélé dès 2013 avec la perspective des municipales et l’attitude permanente du PCF qui se révèle conforme à sa nature. L’attitude du Parti de Gauche, notamment à Paris est courageuse et admirable. Ce petit parti (12 000 adhérents à l’époque) est capable de se mobiliser de constituer des listes dans les 20 arrondissements parisiens et de réaliser un score, certes moqué par les pisse-vinaigre de l’époque, mais remarquable par les conditions même du scrutin. Nous le mesurons encore aujourd’hui par l’attitude claire et déterminée de la seule élue du Parti de Gauche au conseil de Paris.

Nous avions donc tous les atouts. Portés par un programme riche, amendé positivement par la charte éco socialiste, il nous suffisait à ce moment de dénoncer la stratégie du Front de Gauche et de nous engager résolument dans une attitude de parti autonome, dans son développement massif, dans une politique de formation et d’information offensive.

Malheureusement, il n’en fut rien, dès l’été 2014, notre fondateur, le candidat que nous portons comme la seule solution, je le considère encore aujourd’hui, fait le choix du mouvement plutôt que du parti sur une analyse qui lui est propre, que je respecte mais à laquelle je n’adhère pas tant la vie m’a démontré que cette stratégie est suicidaire et ce fut l’émergence du premier mouvement dit M6R se fondant sur un seul thème certes fondamental mais isolé de la stratégie, la 6ème République

Mais  la logique électorale de conquête des places eut très vite raison de mes espérances, des centaines de militants engagés dans les élections départementales, des accords inadaptés dans les régionales eurent très vite raison de la faible évolution du congrès de 2015 où, pourtant avec enthousiasme et des mois de débats, nous avions inscrits dans les textes tout au moins, la non-viabilité de la stratégie du Front de Gauche et la volonté d’une politique de développement et d’organisation.

Puis ce fut la belle aventure de la présidentielle avec son déroulement parfait, ses meeting colossaux et le développement d’un talent de stratège et d’orateur hors pair. La campagne s’est faite sur la base d’un choix, celui du mouvement appelé France Insoumise, stratégie électorale pourquoi pas ? À la seule condition qu’elle reste une stratégie électorale….

La FI s’est construite sur le programme l’Avenir en Commun,  base des 8 années de travail du Parti de Gauche, sur le programme et la charte pour l’éco socialisme très vite amendés par quelques exigences électoralistes type le respect de la Constitution de la 5ème République pour convoquer la Constituante ou, ce qui est peut être pire, l’abandon de la notion de salaire brut au profit du salaire net. Le PG quand à lui, dès janvier 2016 se met en position de service et non de soutien critique du mouvement FI.

Se pose dès lors la question de la nature de la stratégie qui doit nous conduire à l’inévitable affrontement avec les forces du capital, en premier lieu le libéralisme imposé à toute l’Europe par le traité de Maastricht et l’Euro. Une visée électorale certes nécessaire en ce qui concerne la présidentielle vaut elle certains abandons type la nécessaire sortie de l’Euro par le plan B ? Vaut elle la mise en conformité d’un non affrontement avec les institutions de la 5ème  des 20 années combat de Mélenchon pour une 6ème République ?

Comme beaucoup le savent et comme chacun l’aura compris, je pense que la FI est une impasse, que les structures politiques de parti restent la solution, que le refus des partis par l’électorat est une légende et qu’enfin d’autres stratégies se sont construites et ont tenu le haut du pavé qu’il s’agisse du PS renégat mais qui s’est battu sur la phrase autant historique qu’hypocrite de François Mitterrand « celui qui ne croit pas à la rupture, celui-là n’a aucune place dans le parti socialiste » ou sur l‘organisation, à défaut d’une stratégie que je n’approuve pas, du PCF qui a su mobiliser quartier par quartier, usine par usine, fédération par fédération et bâtir une structure qui lui permet de tenir encore aujourd’hui beaucoup plus solidement qu’on ne le croit.

Pour toutes ces raisons, et les invectives de mes camarades, y compris ceux que j’admire le plus, ne vont pas manquer mais je le dis et l’écris, je ne suis pas un soutien de la FI, pour tout ce qu’il m’a donné et parce qu’il est notre seul espoir, je ne quitte pas le Parti de Gauche, je me mets en réserve de sa vie avec la conviction que l’histoire me donnera raison même si en cette semaine, il sacrifie son université d’été pour être « au service de la FI » et je maintiens, contre vents et marées, contre ce qui peut se dire ou se penser de mon analyse, mon admiration et mon soutien total à Jean-Luc Mélenchon en espérant sa victoire et sa persistance après dans les engagements qu’l porte.

Pour le reste, militant je suis, militant je reste et si, au moment de ces affres crépusculaires, les forces mentales et physiques continuent d eme le permettre on me trouvera dans els luttes sociales, dans les luttes écologistes du nucléaire au respect de la vie animale et végétale, notamment celle des arbres massacrés pour les projets  capitalo pharaoniques, aux côtés des migrants comme du valeureux peuple palestinien.

 

 

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