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50 ans après...
30 avril 2018

Platanes, quais, démolitions de patrimoine en tout genre, interconnexion LGV-Gien Orléans etc…PARCE QUE GIEN…

26805012_483512412045148_3538153943628679554_nJe suis né dans l’immédiat après-guerre dans les ruines de Gien détruite par la bataille de la Loire, j’ai vécu sa superbe reconstruction. La défense de ma ville, de son histoire, de ce qui reste de son patrimoine historique fait partie, peut être en priorité, de mes combats. Certains en plaisantent, d’autres plus méchamment considèrent que je suis victime d’un blocage, de la « nostalgie d’un passé révolu », d’autres me confortent, me disent « fonce on te suivra » et se réinstallent dans leur confort de soutien béat à toute majorité élue quelle que soit sa couleur d’ailleurs….

Peu importe au final. Je n’ai qu’une ambition pour ma ville, participer à retrouver le vœu de Pierre Dézarnaulds «  faire de Gien la plus belle ville du Loiret » et la voir retrouver sa vitalité, son tourisme, le dynamisme de son commerce, le rayonnement que l’histoire lui a conféré.

En 580, Gontran, roi de Bourgogne et d’Orléans vend à Aunaire, évêque d’Auxerre ses terre de Giemus sur lesquelles existe une foire qui s’appellera plus tard foire des Cours, installée depuis les années mille à la deuxième semaine de carême. Martyrisée par un abandon, ou plutôt une réduction à un grand truc folklorique du dimanche matin en 1998, elle fut heureusement restaurée dans sa forme historique du mardi par la nouvelle municipalité. Il était normal que le passionné d’histoire que je suis, félicite la municipalité pour cet acte courageux et de plus couronné de succès.

En 1099, Gien est rattaché à la couronne de France, puis Louis IX lui donnera son premier pont de pierre. En 1429  Jeanne d’Arc, beaucoup trop ignorée des Giennois fera de Gien un élément essentiel de son épopée en 3 passages.

Jean de Berry inscrira à Gien, sa réalité de « porte du Berry »

Anne de Beaujeu, comtesse de Gien et pendant un temps régente du royaume, inscrira Gien dans les grandes villes du royaume en restaurant le pont Saint-Louis et en le dotant sur les bases du château féodal d’un bel ensemble  qui fait notre fierté aujourd’hui même si sa gestion confiée au département il y a quelques années fait que Gien en est désormais absent.

Gien vivra l’essor du 19ème siècle grâce notamment à la faïencerie et à l’action trop peu célébrée du maire d’exception que fut Guillaume Achille Gonat et les  tragédies des crues, de la guerre de 1870 et des épidémies.

Les années 1980, à la faveur d’une des crises de la faïencerie vit le début de l’essor de la grande distribution dont le premier magasin (je mets volontairement à part Printania/Prisunic qui procédait d’une autre logique) s’installe dans le quartier du Champ de foire et ce fut le début de la fin pour tout le quartier Palissy suivi de ses conséquences sur la disparition de Prisunic qui dynamisait tout le commerce de centre-ville.

Puis, dans les mandats municipaux qui ont suivi, nous avons vu la descente aux abîmes. Les collaborations, les aides, les soutiens ont permis de ceinturer la ville par l'hyper grande distribution et son commerce local de proximité en est à l'agonie en centre ville, ses quartiers sont désertifiés.

La chapelle Saint-Lazare bien entretenue par la faïencerie qui la possédait comme dépendance du couvent des Minimes vendue à la Révolution, mise en vente, et non préemptée par la ville, fut laissée à l’abandon par son dernier propriétaire et ce problème n’est toujours pas réglé.

Le dernier bâtiment de l’œuvre sociale de Pierre Dézarnaulds ancien maire de Gien, sous-secrétaire d’Etat du Front Populaire a été abattu pour les besoins d’une opération commerciale dite culturelle qui ne verra sans doute jamais le jour.

La mise en vente de la « poissonnerie Rousseau », bâtiment de facture historique, possédant des éléments de charpentes probables du XVème siècle a été vendue à un collège privé environnant avec rerstauration incluant des fonds publics. Il y aurait pu avoir des éléments d’exigence de rénovation de l’immeuble et de la rue médiévale environnante, seule a été préservée une partie de la façade et la rue est de style moderne ne correspondant aucunement à une quelconque mise en valeur du quartier médiéval de l’Hôtel-Dieu, réflexion qui reste à poursuivre… Et n’aura sans doute pas lieu…Quand on voit la belle rénovation dans son style du quartier Bourgogne d’Orléans, on ne peut que rester dubitatif devant de telles décisions…

Enfin venons-en aux combats du moment… les platanes et le rail. Il n’y a pas de petits combats et je mets sur le même niveau ces deux terrains de lutte.

LES QUAIS ET LES PLATANES

L’alignement des platanes des quais de Gien fut réalisé en 1832 à partir d’essences de platanes et de peupliers. Les peupliers détruits par les Prussiens en 1870 pour rectifier le pont coupé ont fait place à des platanes créant de fait le bel alignement qu’Alain Baraton qualifiait récemment « d’alignement à couper le souffle ».

Pour les besoins d’un aménagement nécessaire et, au niveau des prévisions, globalement très beau avec quelques rectifications mineures utiles, il est décidé que les platanes des quais devaient disparaître, remplacés sur avis de l’ABF, par des essences ligériennes. Il y eut pour étayer cette lamentable décision, des arguments discutables du type « attaques par le capricorne » alors que cette bestiole ne s’attaque pas à cette essence ou arbres malades, éternel argument de ceux qui abattent, ce qui se révéla faux puisque 11 arbres étaient atteints et pouvaient aisément être remplacés par la même essence. A l’annonce de cette décision fin avril 2016, mon cœur se serre et, comme souvent, je réagis rapidement grâce à la presse locale que je ne remercierai jamais assez pour le sérieux avec lequel elle traite mes avis et positions. Je ne suis suivi que par un seul vieux Giennois bien connu qui me téléphone aussitôt et contacte l’organisation qui a dans ses statuts la défense du patrimoine : la société historique où il se voit éconduit… Nous sommes donc seuls avec notre problème et notre indignation.

C’est donc avec un plaisir non dissimulé que je vois depuis un lit d’hôpital où une sale maladie m’a conduit un amoureux de la nature faire le « buzz » au salon des associations avec une banderole « sauvons les platanes ». Même si le temps perdu par indifférence, soumission ou résignation des Giennois m’incite à abandonner ce terrain, je me sens porté par le courage de ces militants et je leur témoigne ma sympathie immédiatement, c’est comme cela que je me suis retrouvé à leurs côtés sur le seul combat des platanes, ne désapprouvant pas le reste du projet, tout à fait réalisable sans abattage. Cependant, malgré leurs actions remarquables, le 12 octobre, à l’heure où l’on réveille les condamnés, sous protection policière, les arbres du quai Lenoir sont déchiquetés, laissant place à un paysage de désolation, le bel alignement de 1832 est rompu, il laissera place à une essence OGM sans cachet, à des réverbères potence, des poubelles plus que visibles et un stationnement sur trottoir non prévu au projet.

Avec douleur mais détermination, le groupe continue pour sauver ce qui reste, l’alignement du quai Joffre. Chaque dimanche où je le puis,  je les rejoins pour le rendez-vous hebdomadaire sous les platanes. Avec grande intelligence le groupe multiplie les actions comme cette belle réussite des parrainages dont nos arbres portent désormais l’inscription et les recours juridiques qui viennent de nous apporter une première victoire en suspendant les abattages jusqu’à jugement sur le fond. Goûtons donc cette victoire et si l’entêtement, l’acharnement pour abattre continue, ben le combat pour notre patrimoine ne cessera pas…

LA BATAILLE DU RAIL GIENNOIS

En 2010, un nouveau dossier affecte notre territoire giennois, la prévision d’une ligne LGV Paris Lyon Clermont qui prend dès le lancement un nom évocateur Paris-Orléans-Lyon-Clermont.

Sensibilisé, par l’histoire locale, au combat mémorable de Guillaume Achille Gonat sans qui Gien n’aurait vu ni sa gare ni même le train, je suis profondément choqué de cet atout supplémentaire dont veut nous priver encore Orléans, j’interviens une fois de plus grâce à la presse locale sur la base de ce que fit M. Gonat, la ligne naturelle du Paris-Clermont passe par Nevers donc par Gien, la désertification dont nous sommes victimes exige que cette ligne passe et s’arrête à Gien. Une fois de plus je vis sur ce dossier la plus grande des solitudes…

Pour les uns, Gien est trop près de Paris, ignorant sans doute qu’il en est plus éloigné qu’Orléans, pour les autres la priorité c’est le Paris Nevers et le TGV va contrarier cette ligne, pour les 3èmes, c’est l’opposition radicale au TGV, ignorant la belle technologie que les ingénieurs du service public ont développée et confondant l’outil et sa gestion.

Il a fallu l’idée d’un sénateur de la Nièvre, M.Gorce, pour que les élus cessent leur allégeance à Orléans et se décident enfin dirais-je à examiner cette possibilité, à voir que le trajet médian lié au projet Gorce pouvait faire de Gien une interconnexion entre les lignes du Bourbonnais, le Paris Lyon Clermont et la liaison souhaitée et nécessaire Orléans Gien.

Certes le projet patauge un peu du fait des décisions, des financements, de la situation de la SNCF et des projets en stagnation mais l’espoir revient avec, à Gien, la renaissance d’une association ancienne : les Amis du rail Giennois. Ils m’ont demandé de les accompagner et c’est avec bonheur que j’ai accepté de m’y investir.

Oui je vois bien les réactions… « Opposé politiquement au maire de Gien, opposé à cet édile sur l’aménagement des quais, acceptant mal la sourde oreille faite aux idées de concertation sur l’aménagement de qui reste du quartier de l’Hôtel-Dieu, tu acceptes de participer à  une association soutenue par ce Monsieur » bref quand on ne m’accuse pas de visées électoralistes, on m’accuse de double jeu….

Mais bon peut me chaut car :

L’IMPORTANT LOCALEMENT C’EST LE COMBAT POUR LA VILLE DE GIEN, POUR QU'ELLE RENOUE AVEC SON ENERGIE, SA RICHE HISTOIRE ET, S’IL M’ARRIVE SOUVENT PAR LES TEMPS QUI COURENT DE COTOYER L’IDEE DE QUITTER CETTE VILLE DONT LE MARTYR DE JUIN 1940 NE SEMBLE PAS AVOIR SUFFI ET SON INDIFFERENCE, JE NE DESERTE PAS LES COMBATS QU’ELLE MERITE LARGEMENT AU NOM DE SON HISTOIRE.

 

 

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