Fonctionnaires : Au nom de tous les nôtres.
Le président Macron, le gouvernement Philippe et leurs députés inféodés au point de s’octroyer le droit de ne pas siéger dans l’hémicycle quand parlent les députés du groupe dit insoumis, s’attaquent aujourd’hui à la Fonction Publique après avoir cassé les 150 années d’acquis du code du travail.
Ils en ont décidé la fin, au travers de plans de sortie pour les fonctionnaires et de recours au droit privé pour l’embauche. Ce plan déjà testé depuis 1991 aux PTT, produit les résultats que l’on sait en matière de qualité de service et de stress des agents.
Ce procès en emplois privilégiés lancé en 1982 par le gouvernement PS qui préparait sa régression vers le libéralisme, symbolisé en services non adaptés par la scandaleuse loi « socialo-cédétiste » de massacre des PTT par Rocard/Quilès, illustré par la désertification de nos zones rurales ou péri-urbaines, démontré dans la misère des services de santé ou dans le sort réservé aux enseignants du public quand des millions coulent à flots vers l’enseignement privé, tué par les décisions de privatisation de Mitterrand, Chirac, Jospin ou Sarkosi arrive aujourd’hui à sa phase braderie par un plan dit de départs volontaire où nos chers media se font déjà un plaisir immense à dévoiler ce que chacun va toucher dans cette généreuse opération….
Au nom de mes camarades fonctionnaires, au nom de 43 années de services que je crois loyaux, dans les différents services de ce qu’étaient les PTT, je vis ces évolutions avec douleur et tristesse, avec cette volonté déterminée aussi d’une mobilisation populaire de grande ampleur qui en finisse avec ces lamentables politiques….
Comment, dans ces tristes moments, oublier ce qu’est la Fonction Publique, ce modèle dont devrait se glorifier notre pays ; comment ne pas se souvenir du travail difficile, nécessaire et dont nous bénéficions toutes et tous de ces infirmières, de ces aides-soignants sur-employés, mal payés et malgré tout avenants quand ils ont à nous supporter dans la maladie, comment oublier nos maîtres et maîtresses de l’école publique à qui nous devons notre instruction et notre culture, comment ne pas me souvenir des services effectués en 43 ans de services où j’ai vu des facteurs braver la Loire en crue en faisant un détour de 20 minutes pour passer le fleuve, de ceux qui en bottes sur les quais de Gien inondés faisaient leur tournée quotidienne, des agents des guichets allongeant leur temps de trajet pour rejoindre dans les temps, sur neige et verglas, leur poste, et pourquoi ne pas exprimer ma fierté d’être de cette famille, de celle de mon grand-père blessé de guerre, devenant fonctionnaire facteur à ce titre qui effectuait ses 3 tournées quotidiennes (réduites à 2 le dimanche), dans les années 30, de mon père receveur remplaçant qui rejoignait ses bureaux à mobylette en respectant scrupuleusement l’obligation de présence du dimanche soir au samedi 16 h, de ma mère au téléphone avec ses horaires à la noix et ses rappels incessants pour le service soit parfait.
Oui, nous étions si privilégiés que les fins de mois étaient souvent difficiles et que depuis 6 années bientôt notre point d’indice est gelé, nous étions si nuls que le modèle de la Fonction Publique française s’imposait comme référence dans le monde, nous étions si peu performants que dans les jours et les nuits de galère, nous réparions le téléphone avec objectif d’en finir dans les 3 heures, nous assurions aux guichets les services bancaires de tous ces pauvres ou ces classes moyennes qui, à l’époque n’intéressaient en aucun cas les banques privées.
Mais bon, taper sur la Fonction Publique, c’est comme maltraiter la fonction d’homme et femme politique, c’est un sport national dans ce pays… Regrettable mais faut faire avec…
Dommage simplement que ceux qui ont été élus par le Peuple relaient ce sentiment pour se faire une clientèle électorale comme d’autres et pour certains, ils cumulent, font usage des idées nauséabondes du parti du racisme pour coller à ce qu’ils croient être le sentiment du peuple Français.