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50 ans après...
27 décembre 2017

Comment on privatise en douceur…Le PS nous a beaucoup appris

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Comme par hasard, à répétition, les incidents SNCF se multiplient. A ceci est venu s’ajouter le terrible drame (car c’est un horrible accident) de Millas. Il n’en faut pas plus pour que le service public de la SNCF soit mis au ban des accusés alors que l’instruction des faits est à peine commencée. Ainsi, de bonnes âmes ont vu des barrières ouvertes ou moitié ouvertes où mi-ouvertes, mi fermées…on ne sait pas trop finalement. Ainsi des journalistes qui savent, bien entendu, comme toujours, donnent en pâture le service public, utilisant la douleur bien légitime de parents qui ne demanderaient sûrement pas mieux que de se limiter à l’intime, affirmant sans rien savoir que la conductrice de bus est innocente alors que, qu’elle soit fautive ou non, purge déjà une peine bien lourde, ainsi des micro trottoirs tant sur l’accident que sur les incidents de Montparnasse ou Saint-Lazare, donnent un avis mûrement réfléchi sans doute sur la situation.

Oh ça ne veut pas dire que la SNCF est blanche comme neige et que la privatisation rampante n’a pas commencé par la séparation des métiers, par les transferts au territorial, par la différenciation des gestion voyageurs, fret et TGV (je parle de gestion non pas de cette belle technologie TGV que pour ma part, je défendrai jusqu’au bout).

Ceci rappelle une privatisation rampante réussie en douceur par les gouvernements « socialistes » des années 80/90, celle d’une des belles administrations du monde, celle des PTT.

Ça commence par la mise en condition de la situation, en cédant aux « lobbies » bancaires qui refusent toute ouverture sur la possibilité des prêts à la consommation ou qui limite les prêts logement.

Ça continue avec  l’utilisation d’un syndicat qui, sous influence PS, s’est converti en force de propositions et d’adhésion au programme libéral de 1983.

Ensuite on joue en interne, expliquant aux agents qu’ils seront «  gagnant gagnant » dans une réforme nécessaire, on explique que la rentabilité ne peut venir que du commercial, que les télécoms sont la vache à lait qui sert à combler les déficits de la branche poste, c’est le débat interne et le rapport Prévost.

Puis vient le moment du grand débat, on y trouve tout, notamment les fameuses et souvent fausses  files d’attente aux guichets, les soi-disant privilèges des agents, le temps d’abonnement aux services du téléphone ou la desserte du réseau et l’on va se mettre, en symbiose avec la CFDT à chercher des solutions et miracle, on en trouve…. Celles du fameux rapport Quilès qui par la loi de 1991, sépare les PTT en deux entités distinctes, France Télécoms et La Poste, abandonne le statut de comptable public pour les receveurs des Postes, limitant le recrutement de fonctionnaires pour des agents sous contrat CDI ou CDD et bien entendu presse et micro-trottoir applaudissent.

Ainsi la Poste va voir ses possibilités diminuées, préférant la suppression des établissements en zone rurale au service public, choisissant le tout commercial au détriment du service.

La loi ouvrant les portes, c’est France Télécoms la première  qui fera sous gouvernement Jospin l’ouverture du capital majoritaire au privé… Tout doit devenir rentable, les dérangements qui avaient la charte de dépanner dans la journée peuvent désormais s’octroyer quelques jours de réparation, la vente est désormais le seul critère, le service après- vente, l’entretien et la réparation sont transférés à divers sous-traitants, les boutiques fondent comme neige au soleil, laissant tout problème aux bons soins d’opérateurs téléphoniques très juteux.

Pour la Poste, c’est un peu plus complexe, on va commencer par séparer les métiers, la banque d’un côté, le courrier de l’autre (on a même tenté avec moins de succès la séparation courrier/colis) et la création de la filiale Chronopost, vous savez celle qui achemine et  vous présente vos colis à grand coût et vous avise en cas d’absence non pas au bureau de Poste ou centre courrier mais au bureau de tabac !!!! Et le scénario recommence, on explique aux agents de la Banque Postale (oui car on a fait ça aussi…) que le courrier coûte cher à la Poste (sans tenir compte de l’activité réelle de la branche colis), on cherche des adaptations permanentes de l’organisation du courrier et on supprime, à grands frais d’aménagement l’organisation du réseau grand public en poussant à l’automatisation et à la suppression d’emplois… La privatisation n’a pu atteindre pour le moment le niveau de France Télécoms, Sarkosi a cependant ouvert la porte de l’augmentation de capital et il ne fait aucun doute qu’avec la volonté de la commission européenne, cela se fera rapidement.

Oui à la SNCF comme aux PTT, comme aux Finances comme ailleurs, le PS nous aura appris une chose, savoir organiser l’asservissement des agents et des populations en finir en douceur avec le service public, c’était jusque-là, plus maladroitement l’objectif de la droite mais faut-il se poser la question de l'appartenance de ce parti à la gauche ?

Simplement, pour les gens réellement de gauche comme le sont ceux du PG ou de l’avenir en commun, ne tombons pas dans ce piège à Millas, à Montparnasse ou ailleurs, la seule volonté réelle est politique, celle d’en finir avec le service public.

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