18 ans après la valse-hésitation du PS, le PACS enfin célébré dans la maison commune.
C’était le 12 octobre 1998, depuis 1970, nous étions dans le combat pour l’égalité des droits et le respect des homosexuels, en 1989, un sénateur, Jean-Luc Mélenchon pour ne pas le nommer nous a entendu et compris et déposé courageusement une proposition de loi pour permettre aux couples homosexuels d’organiser leur vie commune.
Les divers aléas électoraux et surtout la pression qui existait sur ce thème, notamment les publications et engagements d’Elisabeth Badinter, font que cette idée sera reprise par le gouvernement Jospin qui présente un projet de loi qui devait être débattu ce fameux jour.
En formation de cadre supérieur à l’ESSEC ( et oui « l’évolution » que les socialistes ont imposée aux PTT a fait que l’on a troqué les cours de droit en Sorbonne pour la formation au commerce…), je décide de sécher mon cours pour assister à cet évènement historique, fruit de nos combats et du courage d’un politique.
Mais bon, une fois de plus, le PS s’est montré digne de sa réalité depuis 1983… Par absence d’une majorité de ses députés, le quorum n’étant pas atteint, la loi n’est pas votée sous les applaudissements de la droite…. Acte volontaire, certains assurent que non, moi je pense que oui si l’on en juge par la suite des évènements notamment les restrictions de 1999 et la nature de l’organisation du débat sur le mariage en 2013. Toujours est-il que Noël Mamère conclura par cette phrase approximative « les députés PS ne voulaient pas d’une loi pour des pédés »… Quoi qu’on puisse penser de lui par ailleurs, sur ce point, il s’est révélé lui aussi comme un homme de courage.
Donc, la loi est remise sur le métier, le gouvernement assurant la main sur le cœur que c’était un incident, rien de plus et qu’elle serait représentée fin 1999, ce qui fut fait sous l’égide d’Elisabeth Guigou.
Mais bien sûr, comme tout ce qui n’est pas voté dans les temps, le débat a continué dans le pays et un quarteron de maires de droite affirme haut et fort que jamais au grand jamais, ils ne célébreraient ce type de choses dans leur mairie…. Ceci fut remis au goût du jour d’ailleurs lors de la loi sur le mariage.
Et en 1999, comme en 2013, comme toujours, un gouvernement ne devrait avoir qu’une attitude dans ce genre de conflit « un élu républicain applique la loi républicaine ou s’il refuse, il démissionne ou est radié ».
Cette attitude exigeant un sens trop aigu de la République sans doute, dans les deux cas on a biaisé… En 2013, le président Hollande présente un droit à l’objection de conscience….
En 1999, on fit autrement, on contourna le problème en déclarant que le PACS ne serait pas célébré en mairie mais se limiterait à une signature au greffe du tribunal….
Bien sûr les homosexuels voire tous ceux qui choisissaient le PACS plutôt que le mariage avaient désormais des droits et des protections mais après l’affront de 1998, je dois dire que beaucoup de ceux qui, comme moi militaient depuis si longtemps pour cette organisation de vie ont vécu cette décision comme une trahison supplémentaire.
Certes il y a des droits, mais des droits cachés, dans l’intimité d’une signature au greffe, pas devant la République et le peuple français qui ne peut se manifester que devant son maire élu et dans la maison commune….
18 ans après, enfin dirais-je même si ceci se fait pour des raisons économiques plus qu’idéologiques, le choix du PACS se fait publiquement, au grand jour et c’est enfin une bonne chose