130 000 pour la VIème République par la Constituante
« Peuple de France, et toi, le monde qui nous regarde si souvent étonné, nous sommes la révolution citoyenne toujours recommencée comme la passion de ce peuple pour les droits universels des êtres humains et des citoyens qu’ils veulent être. »
Jean-Luc Mélenchon Paris République 18 mars 2017.
Cette phrase magnifique prononcée par Jean-Luc Mélenchon dans un magnifique discours sur cette place symbolique de la République révèle tout le sens de ce qu’était cette mobilisation historique du 18 mars, jour anniversaire de la glorieuse Commune de Paris.
Oui 130 000 personnes enthousiastes venues de toute la France ont parcouru ce chemin de lumière, celui qui mène de la place de la Bastille où commença la grande Révolution vers la place la République où la Marianne de bronze porte le symbole de la République Universelle, celui des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Car c’est bien de cela qu’il s’agissait, le peuple français exige en masse que cesse la dangereuse Constitution désormais obsolète de la Vème République, celle qui, mise dans des mains qui font peur, permet d’utiliser l’article 16, celle qui a permis la négation même des représentants du peuple lors des lois Macron et El Khomri rejetées par 65 % de nos concitoyens et imposées par 6 fois à coup de 49-3, celle qui permet à un monarque élu de décider seul de la paix et de la guerre.
Oui la 6ème République, 18 ans après que notre candidat l’ait l’ai portée dans une Convention dès 1992 est la clé de voûte nécessaire, indispensable à ce que depuis 8 années nous préparons avec le Parti de Gauche : la Révolution citoyenne qui commencera avec la victoire par les urnes du candidat qui la porte avec nous, Jean-Luc Mélenchon.
Et comme l’a rappelé Jean-Luc, ce samedi, il ne s’agit pas de modifier 3/4 articles sur un coin de table entre quelques amis et de la faire passer par un référendum plébiscite sous appellation 6ème République.
Non il s’agit bel et bien d’autre chose, il s’agir de la mobilisation du peuple pour l’écriture de la loi fondamentale au travers d’une Constituante qui prendra le temps de réfléchir, d’écouter, de débattre, d’écrire et de ne se séparer qu’après que le Peuple français ait validé ses travaux.
Je ne suis ni juriste constitutionnel ni même habilité à donner des conseils, qu’il me soit cependant permis, sans ambiguïté sur mon vote assuré à JLM, d’émettre ici des avis et inquiétudes personnels qui peuvent être utiles au débat et sont encore intégrables dans les processus prévus. Il me semble, n’étant pas une groupie et Jean-Luc n’étant pas un gourou, important d’écrire ici ce ressenti sur un point fondamental, qui étonnement, dans cette période où se véhiculent tant de polémiques sur le détail, cette convocation de la Constituante par procédure référendaire, fasse une telle unanimité…. Et pourtant, convaincu pour ma part que Jean-Luc Mélenchon peut être, et même sera, élu le 7 mai, cette affaire me semble capitale, à tort ou à raison…
La présentation claire faite par Jean-Luc Mélenchon était enthousiasmante « Dès le soir de mon élection, je convoquerai l’Assemblée Constituante » Belle position, celle de la rupture nécessaire pour entamer un véritable processus révolutionnaire.
Dans un programme intelligent, construit démocratiquement, réfléchi s’est inséré et a été porté à la connaissance des « tirés au sort » de Lille, une formulation intégrant « le référendum constituant ». De quoi s’agit-il ? Les rédacteurs de cette formule qui ont parfaitement le droit de la défendre, et qui sont beaucoup plus que moi de véritables spécialistes de droit constitutionnel, intègrent en préalable, le respect des procédures imposées par la Constitution actuelle en arguant du fait que toute autre attitude serait barrée par le Conseil constitutionnel.
Je le redis, ce choix est respectable, il l’aurait été d’autant plus s’il avait été discuté avec arguments contradictoires lors d’une Convention qui s’est transformée en opération de communication.
Alors qu’est ce qui m’inquiète dans tout ça…Sans parler des risques énormes d’une telle procédure à un mois d’une victoire, on peut considérer simplement qu’il y a d’autres choix possibles, plus motivants, plus mobilisateurs, plus conformes à ce que nous voulons faire, ceux d’exprimer clairement que l’élection de notre candidat a force de loi pour son programme et donc que nous l’appliquerons contre vents et marées, ce qui revient à dire que dès le soir de l’investiture, il faut revenir à l’idée initiale de convoquer la Constituante dont l’élection pourrait être concomitante à celles des députés car bien sûr, je n’imagine pas une seconde qu’elle pourrait concerner des députés battus aux législatives.
Bien sûr je ne suis pas naïf, du moins je le pense, et je sais très bien la somme des blocages de toute nature qui seront mis sur notre route, avec ou sans procédure référendaire d’ailleurs car rien ne prouve non plus que ce fameux référendum ne sera pas dévoyé, contesté, porté en recours mais honnêtement, pourquoi anticiper de tels blocages, pourquoi vouloir absolument se mouler dans la Constitution que nous voulons abattre ? Il est légitime de se poser ces questions non ?
Enfin si blocages il doit y avoir, n’est il pas, stratégiquement, tactiquement, judicieux de vouloir imposer le programme pour lequel les gens ont voté majoritairement quitte à acter, ce qui serait une démonstration claire qu'ils s'opposent à la volonté populaire, que le système voulant nous bloquer, on fait appel au Peuple plutôt que d’anticiper ce blocage en décidant par avance qu’il faut le contourner ?
Bien sûr, il ne s’agit pour moi, ’un camarade passionné par ce projet ambitieux, que d’avis, de questionnement, de recherche d’un débat qui n’a pas eu lieu venant d’un simple militant un peu déboussolé par le peu d’intérêt porté à cet aspect sur le principal point de notre programme, magnifique qui conditionne notre seul objectif : la victoire du 7 mai pour, enfin, commencer la Révolution Citoyenne.