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50 ans après...
26 décembre 2016

Militant de la Révolution Citoyenne, pas animal politique

Che

2016 se termine

« Annus horribilis » pour cet espoir extraordinaire  qu’est le Parti de Gauche, , année  intense, enthousiasmante par beaucoup de côtés, notamment la candidature de Jean-Luc Mélenchon et le succès des débuts de cette campagne, année éprouvante par d’autres côtés liés à la tragédie des régionales et à ses incidences sur l’avenir du parti et des responsabilités que j’y assumais au conseil national, fin d’année pleine de doutes consécutifs à la convention des tirés au sort de Lille, à ce que je considère comme un recul sur l’axe fondateur qu’est la Constituante , à la manière dont s’est conçue la désignation des candidats aux législatives et à quelques incidences plus locales.

Pour toutes ces raisons j’ai souhaité prendre deux mois de recul nécessaire sur ma vie militante, mes engagements.

Que personne ne s’y trompe cependant, ma fidélité à Jean-Luc est intacte, il aura mon vote et, dans la réussite comme dans l’échec, ma fidélité et mon soutien total. Que nul ne rêve de me voir de me voir quitter le PG, j’y resterai adhérent jusqu’à sa mort si, comme je le prévois avec tristesse elle doit arriver, et je serai au service de tous les camarades qui choisiraient de lui éviter cette situation et le développer et l’organiser comme le parti qu’il aurait dû être, celui de la Révolution citoyenne.

Cette période a abouti à divers choix dont je réserve, chacun le comprendra, la primeur début 2017 à mes camarades du Parti de gauche et plus spécialement à mes amis du comité du Giennois.

Ces six semaines m’ont cependant amené à réfléchir à la catégorie dans laquelle je me situe. La vie politique donne naissance a des « animaux politiques », genre tout à fait respectable, tout à fait brillant, tout à fait nécessaires pour peu qu’ils se situent dans le cadre de la victoire pour une cause.  Pour ma part j’en respecte un certain nombre j’en exècre d’autres qui n’ont pour but que d’occuper le pouvoir et ses avantages de tous ordres.

« L’animal politique » est de cette catégorie qui se bat pour le pouvoir, soit pour en faire un outil au service d’une cause, soit par ambition personnelle. Celui que j’appelle ainsi rebondit sur les évènements, considère la structure comme un outil, passe les alliances tactiques et stratégiques nécessaires et fait les compromis nécessaires à sa victoire, l’animal politique se présente à toutes les élections, le militant se bat pour que son parti se développe et s’organise.  Quand en 1983, le parti dérive vers l’inverse de son choix initial, l’animal politique reste et s’adapte, le militant s’en va ; quand en 2016, le parti pousse vers la sortie les meilleurs de ses militants parce qu’ils ne sont pas dans la ligne, l’animal politique s’adapte, le militant se met en retrait pour des jours meilleurs….comprendra qui pourra.

Je n’ai pas je n’ai jamais eu pour ma part l’ambition d’un « animal politique », mes candidatures politiques avaient le but de faire triompher nos idées avec lucidité, avec honnêteté intellectuelle, avec respect de la parole donnée, avec la fidélité aux engagements pris pour développer un parti sans le fondre dans des systèmes de mouvements ou d’alliances victorieuses au prix du renoncement. Permettaient elles d’être élu comme je l’aurais aimé pour certaines (je pense à la mairie de Gien), sans doute non et sans doute n’avais je pas la capacité nécessaire d’acceptation des entorses intellectuelles à faire pour choisir les bonnes alliances, non vraiment je ne suis pas de cette catégorie.

Je crois au bout de ces  années  militantes  commencées dans le bouillonnement des années 60, avec le formidable mouvement de mai 68 et des responsabilités que j’y assumais m’être inscrit, sans que la formule soit inventée à l’époque dans la belle et formidable aventure de la Révolution Citoyenne. Celle-ci s’est concrétisée pour nous jeunes militants qualifiés, ne l’oublions jamais de ‘jeunes intellos à la solde d’un anarchiste juif allemand » par notre tentative de faire de la CFDT le pivot de cette logique concrétisée par le beau congrès dit de l’évolution, celui où en 1970, nous inscrivions le triptyque de l’autogestion, de la planification économique et du socialisme démocratique comme base de notre combat. Beaucoup d’entre nous, j’en étais, avaient choisi de compléter cette affaire par une adhésion au PSU.

Oh certes le bilan de nos combats est riche, il était prometteur. Il s’est très vite fait porteur dans le milieu politique d’ondes négatives, celle d’un Mitterrand déclarant « ne rien comprendre à nos projets » comme celle d’un Rocard voulant utiliser le syndicat et finalement emportant la grande majorité du PSU vers le courant porteur de pouvoir, celui du PS, premier constat que ce monde politique n’était pas le mien et c’est dans  la CFDT que j’ai choisi de m’investir. Nous y avons porté de beaux combats, défendu de grandes causes encore d’actualité aujourd’hui et puis là aussi le PS a fait son œuvre de noyautage, débauchant grande partie de nos militants et conduisant l’organisation vers la logique de l’Europe libérale, la prenant comme auxiliaire dans les réformes voulues par le libéralisme européen auquel Mittrrand et le PS s'étaient ralliés en 1983.

Pour ma part être resté ce que j'ai toujours été, un militant des causes que nous avons élaborées est une fierté.

Comme  beaucoup de mes camarades, avec les beaux combats pour le droit des homosexuels, pour le droit à la paternité, pour un monde écologique donc sans nucléairecommencées à Dampierre, nos luttes syndicales, les beaux combats des LIP, des postiers, des magnifiques luttes plus locales, j’ai erré dans le monde de la recherche de projet porteur.

Comme beaucoup aujourd’hui, j’ai tenté l’expérience du mouvement alternatif qui a fini comme il devait finir, dans l’échec et  la mise en route de centaines de camarades qui continuent d’errer sur la galaxie des déçus de la politique avec le somptueux titre de gloire de « non-encarté ». J’ai tenté la compagnonnage avec le PCF qui a suivi sa logique… rien ne peut se faire sans l’adhésion au parti, il avait raison sur ce point d’ailleurs, aucune logique ne peut s’expliquer pour un parti à voir des gens extérieurs intervenir sur sa conduite mais je n’étais pas prêt pour ses méthodes, son fonctionnement et ne le suis pas plus aujourd’hui, ce qui n’empêche nullement mon adhésion aux idées du communisme et mon grand respect pour les militants que j’ai toujours côtoyé dans les luttes et les actions sociales.

Et puis est arrivé Jean-Luc Mélenchon que je suivais depuis un acte courageux en 1990 et le PG, bouffée extraordinaire d’espoir, la reprise de tous  les thèmes pour lesquels je m’étais battu, reprise des notions de pouvoir citoyen, de planification, combats pour l’égalité des droits, soutien aux luttes l’ensemble repris dans ce concept, celui de la Révolution Citoyenne.

Oui j’ai vécu dans ce parti 6 années de bonheur, j’en serai longtemps reconnaissant à l’ami fondateur qui m’y fit adhérer, qui m’a poussé à entrer au conseil national, il se reconnaîtra en lisant cet article. Merci Bastien.

J’aurais tant voulu apporter à ce parti et à Jean-Luc, l’expérience de toutes ces années, non pas pour conseiller, jouer les anciens combattants, non simplement pour apporter ma pierre à un bel édifice mais voilà…les effets divers et variés dont l’effet de cour mais aussi les situations imposées par la 5ème République pour qui  je l’espère bien avec Jean-Luc Mélenchon,  sonnera le glas en mai 2017, ne l’ont pas permis.

Non décidément, malgré l’âge qui inexorablement fait son œuvre, malgré les combats perdus, les élections ratées, au crépuscule de ma vie militante, sans aucun doute, je sais que je ne serai jamais un animal politique.

Je suis, je resterai, avec honneur et fierté un militant de la grande cause historique de la Révolution Citoyenne.

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