Ce n’est pas un gourou, je ne suis pas un disciple et je n’ai aucunement besoin de réaliser des photos avec lui ou en manifs communes ni qu’il cite mon nom dans tel ou tel écrit à diffuser sur Facebook. Je ne suis pas « groupie » comme le prétendent certains et si mes propos peuvent paraître parfois aigres, c’est qu’ils cachent d’autres déceptions politiques qui n’ont rien à voir avec le personnage.

Avec Jean-Luc Mélenchon, nous n’avons que peu d’années de différence, j’étais jeune travailleur syndiqué en 1964, j’étais secrétaire d’UD syndicale en 68 quand il était jeune étudiant au cœur des évènements lui aussi…

Ensuite, il a réussi sa vie militante, j’ai fait la mienne avec beaucoup de ratés et de déceptions.

Passionné comme je le suis par les hommes et femmes de courage, il s’est révélé à moi en 1990, jeune sénateur qui affrontait une majorité hostile avec sa proposition de loi sur le droit à la vie commune pour les gens de même sexe. Puis il y a eu 2005 et sa participation plus qu’active à la victoire du NON. Enfin, commença en 2008 la belle aventure du parti de gauche où je l’ai rejoint et où, jusqu’au congrès de Villejuif, nous avons fait ensemble tant et tant de choses à commencer par rassembler 4 millions de voix sur son nom lié à l’Humain d’abord et à rédiger « la charte pour l’Ecosocialisme ».

Je ne bois pas ses paroles comme si elles émanaient de l’évangile selon saint Luc et j’ai avec lui des points de désaccords sur le virage de 83, sur le rôle de Séguy en mai 68 ou même sur la stratégie du Front de Gauche qu’il impulsa dans le PG et j’apprécie énormément le fait qu’il ne se mêle pas de l’actuelle situation tragique du parti qu’il a crée et que nous redresserons un jour ou l’autre.

Mais le problème de notre temps n’est pas là et dans l’état de notre pays qui accumule misères, désillusions, absence de perspectives, il est incontestablement l’homme de la situation.

La France a besoin d’un nouveau souffle, de rendre le pouvoir confisqué aux citoyens, la gauche est discréditée par l’achèvement d’intégration, dans le Parti dit Socialiste, des idées de droite qui l’ont contaminé depuis 30 ans, les choix que nous portons en commun, notamment celles qui fondent l’Ecosocialisme, la nécessité de changer de République par la Constituante et la voie des urnes, bref tout ce que contient le concept de Révolution Citoyenne exigent un choc frontal que nous avons voulu par les urnes, et comme le dit Jean-Luc beaucoup mieux que moi, « il faut bien un premier de cordée ».

Ce premier de cordée, nous sommes à ce jour  133 173 à lui avoir apporté soutien et à participer au programme, aux actions de soutien, bref à sa campagne lancée avec grande lucidité dès février 2016.

Dans un pays rongé par le libéralisme favorisé par le virage de l’Europe libérale, aggravé par Maastricht, par le choix qui en découle : la privatisation de l’économie dont l’Euro n’est qu’un élément, par l’utilisation abusive de la situation d’une dette en grande partie illégitime, par la réalité d’un monde dangereux où la France joue les apprentis sorciers et exploite les risques réels du terrorisme au profit de sa politique antisociale et de ses visées électorales, il n’est d’autre solution que celle de frapper un grand coup en renversant la table.

Dès lors, notre pays a besoin d’une situation d’exception, celle d’utiliser la règle électorale que confère la Constitution monarchique actuelle pour renverser cette même Constitution et permettre un grand essor populaire qui puisse s’emparer des leviers de décision et redonner aux citoyens le pouvoir que leur confère l’idée même de république.

Dans ce concert des prétendants qui sous couvert de primaires, ne vise qu’à prendre sa part du gâteau royal sans rien changer au fonctionnement de la monarchie présidentielle, un seul émerge sur l’échiquier.

Homme de culture, homme du courage prouvé, homme d’honnêteté, il affronte les critiques acerbes de ceux qui parlent d’homme seul, d’autoproclamé et regarde le seul point de l’horizon qui lui importe, l’élection par le peuple français de l’un de ses représentants qui décidera dès les premiers jours de son investiture, la convocation de l’acte majeur de cette révolution : l’Assemblée Constituante.

Voilà pourquoi, quelles que soient les petites divergences, les petits doutes, les incertitudes jusqu’en mai 2017, je soutiens sans réserve Jean-Luc Mélenchon et j’engage tous ceux qui ne l’auraient pas encore fait à nous rejoindre pour prendre leur part de la victoire sur www.jlm2017.fr.

M.T.