Au chapitre de l’hérésie : couper le vin avec de l’eau
Comme tous les gourmets, je savoure avec grand plaisir un verre de Saint-Julien, d’Arbois, de Vosne-Romanet, de Chinon ou de Coteaux du Giennois et malgré que je sois également un grand gourmand, je sais qu’il faut le boire avec modération et se limiter hors ces moments de grand bonheur à l’absorption quotidienne de 150 cl d’eau…
Je me suis cependant fait une religion de ne jamais gâter la saveur du vin en le coupant d’eau…..
Mais qu’est-ce qui lui prend, parler ce ces banalités sur son blog politique vous dites-vous à juste titre ?
Et bien, c’est qu’il m’arrive, réminiscence de ma lointaine période catho sans doute, de surfer sur les paraboles….et manière de dire que la fin ne justifie pas les moyens, qu’en voulant donner du goût à l’eau, on gâche le goût du vin et venons en au fait, qu’en voulant à tout prix une alliance pour d’aléatoires victoires électorales ou gains de siège est un moyen de perdre de vue l’objectif et d’y dénaturer quelque peu son âme.
Je n’ai jamais été élu, les moyens de l’être n’ont pas manqué qu’il s’agisse des sollicitations avec propositions de postes motivantes en s’inscrivant sur les bonnes listes, qu’il s’agisse des raisonneurs m’expliquant que « Paris vaut bien une messe », qu’il s’agisse de louer mes soi-disant capacités ou l’expérience dans plusieurs domaines.
Je n’ai jamais rien regretté en ce domaine car je n’ai pas fait de la politique un projet de carrière mais beaucoup plus clairement me suis inscris depuis que je suis militant dans un seul projet contenu dans les mots de mon premier discours un certain 13 mai 68 à Orléans « Notre journée de grève générale d’aujourd’hui ne marque pas la fin d’une lutte mais le début d’une libération ».
Ce combat n’est pas fini et je ne vais pas rabâcher ces années de construction passionnante des thèmes élaborés, développés, aboutis ou trahis ou les deux à la fois.
La situation présente continue de reposer les termes de ce dilemme… Conquérir le pouvoir pour l’abattre et changer la société ou gagner l’élection pour gérer, peut être différemment et encore, la démocratie monarchique qui nous est imposée.
Changer la société exige une détermination de tous les instants, un courage politique dont peu de camarades sont capables. Nous avons cette chance historique sans doute, d’avoir dans la prochaine et déterminante élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon le candidat porte parole d’un mouvement regroupant, grâce aux travaux du parti qu’avec lui nous avons construit, des milliers, 125000 aujourd’hui, de soutiens issus des forces vives de ce pays qui ont pour objectif de sortir de cette république monarchique en convoquant, grâce à la victoire présidentielle, la Constituante, en instituant le droit de révocation, en créant les conditions volontaristes de la laïcité, en changeant radicalement les règles du jeu économique.
Il est donc de notre responsabilité devant l’histoire de ne pas considérer, ni même d’admettre que dans tous les cas, nous ne pouvons gagner le 7 mai prochain sans les soutiens et alliances qui nous imposent le prix de rogner sur nos objectifs, il est de notre responsabilité de ne pas tomber dans ce piège qui consiste à penser que de toutes façons si nous ne gagnons pas, il y a un troisième tour avec les législatives. Si nous ne gagnons pas, nous y perdrons notre temps et peut être notre âme si nous retombons dans les tripatouillages habituels qui nous font gagner un ou deux sièges dans un groupe qui en compte 15 à 20. Si nous ne gagnons pas, et même si nous gagnons d’ailleurs, le combat continuera là où il est déterminant dans les luttes sociales, sociétales et écologistes.
Non, décidément, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Notre objectif est clair, net, précis et dans la ligne de ce combat qui continue, il ne porte qu’un nom : Révolution Citoyenne Ecosocialiste.
Bien sûr, il nous faut gagner, c’est ce qui doit mobiliser notre énergie qu’il s’agisse de permettre la candidature face aux blocages sur les parrainages, qu’il s’agisse de passer le premier tour et de gagner le second. Ne nous dispersons pas en cherchant des alliances impossibles, ne gaspillons pas sur l’autel de nos tragiques rêves du passé récent en sacrifiant l’Ecosocialisme ou en bradant les éléments de la Constituante à de nouveaux fronts improbables.
C’est avec le Peuple que nous devons nous arranger et avec personne d’autre et nous devons avoir l’exigence dans les forces qui nous rejoindraient éventuellement de dire clairement : Pas de recul sur la sortie du nucléaire, le gaz de shiste et autre Bure ou NDDL, pas de délais sur la convocation de la Constituante et bien sûr, clairement, comme je le fais depuis 1983, pas d’alliance politique ou technique de premier ou de second tour avec le parti dit socialiste. Quitte à prendre le risque de perdre, il ne peut y avoir de concessions sur ces points.
Sans avoir la prétention qui serait bien usurpée vu la différence de nos niveaux d’expérience et surtout de culture, de me comparer à Jean-Luc, j’ai déjà eu l’occasion de le dire: la stratégie développée de ne vouloir s’accorder qu’avec le peuple lui-même, nous l’avons expérimentée, et d’autres aussi sans nul doute, par deux fois aux municipales en appelant les habitants à rejoindre notre liste, nous avons vécu les barrages politiques, les difficultés de tous ordres et nous avons cherché jusqu’au dernier jour les 13 colistiers sur 33 qui nous manquaient pour déposer la liste tout comme nous cherchons avec les mêmes blocages, les mêmes difficultés, les mêmes attitudes impolies, les parrainages nécessaires à notre candidat…Nous n’avons pas réussi aux municipales, nous ferons en sorte que cette fois-ci il en soit autrement.
C’est de nous, soi-diant seuls mais très nombreux, que dépendent la candidature et la victoire, ne nous dispersons pas, nous sommes là pour gagner, pour la Constituante et comme je dis souvent (mon camarade René Revol l’a d’ailleurs également déclaré aussi à un journaliste récemment) « je ne suis candidat qu’à une seule fonction, député de la Constituante », bref pour la cause qui nous occupe, la Révolution Citoyenne Ecosocialiste…
Le reste n’est que cuisine et ne nous concerne pas.