IL A FAIT TRES BEAU SUR STALINGRAD
Crédit photo: Emmanuel Olivard
En février 2016, Jean-Luc Mélenchon proposait au peuple de France sa candidature pour être le porte-parole des Insoumis aux prochaines élections présidentielles. Son programme, en finir avec la Constitution monarchique de la 5ème République, construire avec les citoyen(e)s la nouvelle République sociale en y intégrant les acquits du programme de 2012 « L’Humain d’Abord » et la Charte Ecosocialiste du Parti de Gauche.
110 000 personnes ont en, à peine 4 mois, répondu à cet appel et nous avions un rendez-vous capital sur cette belle place de La-Bataille-de-Stalingrad, hier 5 juin 2016, à quelques jours près 5 ans après la même présence qui en 2011, présentait devant 6000 militants sa candidature portée à l’époque par ce qui s’est révélé comme ce que je m’accorde le droit d’appeler un mirage, celui du Front de Gauche.
Peu importe une tristesse et un ressenti personnel dans la place que je puis prendre dans ce mouvement, ressenti que seuls 3 ou 4 amis acceptent de discuter et de comprendre, peu importe le peu de place que, comme je le regrette, mon parti prend officiellement dans ce beau mouvement. C’est avec détermination et fidélité à ce que fait, courageusement comme il l’a toujours fait, mon camarade de combat, je me suis rendu et s’il avait fallu y aller à pied, je crois que je l’aurais fait, à cette invitation lancée à tous les Insoumis.
Content d’avoir pu organiser avec mon comité du parti de Gauche du Giennois un covoiturage loin d’être ridicule au vu de nos réalités, c’est vers 11h que nous arrivons à Paris.
De suite je me rends sur la place, un peu anxieux car même s’il fallait l’affirmer haut et fort, je mesurais la difficulté de la tâche au vu de la situation sociale et climatique liée à l’habituel silence ou mépris des media et déjà, à 11h30 ça « grouille » de tous côtés. Je rencontre avec joie pas mal de mes anciens camarades et amis du conseil national du PG ou du pôle orga, mention particulière et incomplète pour Georges, Vincent, Maryvonne, Alan, Rémy et tant d'autres.
Puis je me rends au rendez-vous dont nous sommes convenus avec les amis et camarades, insoumis internes du parti, exclus, démissionnaires ou paumés comme moi. Ce fut un très grand bonheur de retrouver l’équipe qui préparait il y a 18 mois avec enthousiasme une motion d’orientation du congrès de Villejuif sans soupçonner un seul instant qu’elle serait à ce point combattue jusqu’à l’absurdité de procédures et d’accusations diverses et traumatisantes. Mais quels que soient nos choix individuels, partir, pas partir, créer autre chose, considérer que le PG était la dernière chance, nous sommes là, heureux de nous retrouver, fidèles à ce pourquoi nous avons rejoint Jean-Luc, la Révolution Citoyenne, la rupture définitive avec le libéralisme économique, la fierté d’avoir porté avec le PG l’Ecosocialisme entre autres et certains que la voie à suivre pour 2017 est claire et qu’elle s’appelle France Insoumise avec son porte-parole Jean-Luc Mélenchon.
Et puis le moment tant attendu arrive, sur la place c’est déjà bien rempli et va commencer cette manifestation dans la pure logique de ce que nous sommes des Insoumis, le fameux défilé où tour à tour, présentés magnifiquement par la verve de Charlotte, ouvert par les présentations d’artistes qui soutiennent notre combat, se présentent les thèmes d’insoumission : travailleurs en lutte, les cheminots, les sanctionnés des combats d’Air France, les Infirmières, les combattants de Notre Dame des Landes, la magnifique résistance des opposants à la poubelle nucléaire de Bure, les taxis parisiens en lutte contre l’ »Uberisation » les résistants pour l’égalité des droits etc. Magnifique défilé de l’Insoumission, extraordinaire démonstration de tous ceux qui refusent que le PS continue de nous voler le vocable de Gauche, sensationnelle vitalité de ce qu’est un peuple en lutte.
Et puis Charlotte nous donne les chiffres à cet instant plus de 8000 et ça continue de rentrer au point que la place dût être fermée par sécurité et ils sont là, les Insoumis de toute la France ceux qui ont passé la nuit dans les bus, ceux qui arrivent très tard car les inondations ont fait dévier les itinéraires et au total avec ceux restés dans la rue, c’est à plus de 10 000 que nous évaluons la présence. 4000 de plus qu'avec la soi-diant force d'un cartel de partis....pas si mal !!!!
C’est devant cette foule rassemblée malgré le silence médiatique des uns, le sarcasme des autres qui parlent d’homme seul et d’autoproclamé qu’arrive à la tribune, sous un torrent de cris et d’applaudissements, Jean-Luc Mélenchon.
Quelle joie je ressens, quel bonheur de voir l’homme du courage politique démontré, avoir réussi son parcours et être désormais, non pas, comme il le dit lui-même notre candidat mais notre porte-parole. Quel souvenir de l’entendre redire ces paroles « Ne criez pas mon nom mais Résistance » et puis comme d’habitude les paroles s’enchaînent, libérées des entraves nécessaires aux compromis des cartels de partis.
Enfin, enfin, sans ambiguïté, je peux entendre les éléments des mes 50 années de combats. Face à ceux qui ont organisé le reniement du choix des Français à Lisbonne et de ceux qui l’ont conforté en 2012, la foule applaudit à la priorité de la souveraineté de la France sur les traités européens.
Soutenant la lutte contre la loi El Khomri nous enregistrons la pédagogie qui explique, replace la soumission du gouvernement de notre pays au diktat de Bruxelles « Ne vous y trompez pas, cette loi ne s’appelle pas El Khomri, elle s’appelle Bruxelles »
Et puis, enfin dirais-je, même si Jean-Luc a toujours été clair sur ce point, quelle joie fut la mienne 40 ans après ma découverte des dangers du nucléaire à Dampierre d’entendre sans ambiguïté, sans les hésitations que certains partis imposaient « Nous sommes passés à un cil de la catastrophe en 1999 à Blaye, faut il attendre…NON IL FAUT SORTIR DU NUCLEAIRE »
Chacun pourra se faire une idée plus précise bien sûr en écoutant sur tous les réseaux cette intervention car il est impossible de tout reprendre sur une page de blog mais oui, vraiment oui, les onze mois qui viennent sont porteurs de tous les espoirs.
Oh je ne rêve pas, il y aura des jours de grisaille, des jours de pluie et des grêles acides, des gros orages et des tempêtes dans verre d’eau mais pour le moment, savourons cette première victoire et vraiment :
IL A FAIT TRES BEAU HIER SUR STALINGRAD