Et puis est venu Jean-Luc Mélenchon ou pourquoi la campagne qui s’ouvre est porteuse de toutes les espérances.
Dans cette vie, j’ai connu au moins un réel bonheur, celui des voyages, pas celui des trusts capitalistes exploitant les touristes en mal de soirées avec GO, de baignades en enclos quand ce n’est pas pire, non celui de la découverte de ces contrées lointaines où se côtoient la beauté des paysages et la vie des peuples, leurs misères, leurs luttes, leurs bonheurs. La mer des Caraïbes, le souvenir d’un soir à Sarajevo, les ruines de Pompéi ou de Tipasa, le théâtre d’Epidaure, la cité royale de Hué, le Parthénon, Syracuse, les discussions de 1973 avec les Chiliens accueillis à Chamerolles, la beauté du peuple cubain, les soirées de débat sur la Révolution arrosées de mojito et de daïquiri ou la « bia hoï » dégustée avec l’ami, compagnon des aventures, dans le bar DMZ près de la rivière des parfums ou un soir à Montevideo pendant la campagne de Pépé ont meublé cette recherche éternelle d’une impossible étoile..
Un de ces voyages merveilleux me permit un jour, lors d’une découverte de cette magnifique terre du Maroc, l’aventure du désert, ce fut l’une de ces journées inoubliables faite de tout ce que le désert produit. Dans mon esprit se mêlent tour à tour la curiosité, le sentiment d’éternité, l’angoisse de la soif, le mirage où l’on croit voir se dessiner le point d’eau et d’ombre, la caravane que l’on croise, la fraîcheur de l’oasis et la beauté des dunes. Pendant ce repas succulent préparé par notre guide, abrités sous une tente berbère, défilent les images de cette superbe journée et je médite sur la beauté du monde et sur la médiocrité de l’espèce humaine qui n’apprécie trop souvent que le confort matériel d’une course effrénée vers sa propre destruction…
C’est le désert, ce mélange d’espérance vers le retour à ce qu’on appelle la civilisation, d’angoisse du lendemain, de désespérance parfois et de découverte heureuse de l’oasis attendue.
C’est une toute autre traversée du désert, bâtie en fin de compte des mêmes ingrédients que la vie politique m’a amené à vivre, entre quelques oasis, quelques mirages, beaucoup de rencontres superbes et d’espoirs déçus…
L’on y trouve pêle-mêle la caravane avec la CFDT révolutionnaire de l’après 68, la proximité du rivage qui, un soir de mai 1981 nous est apparue jusqu’à ce que je découvre un matin de fin 1982, l’âpreté de la trahison des combats menés, des promesses oubliées et l’abandon de compagnons sur la route dérivante qu’ils avaient empruntée, l’oasis n’était que mirage.
Vient dans les années 86/87 l’émergence de mouvements qui ne portaient pas encore le nom de citoyens et qui n’ont produit in fine que des citoyens errant sur les dunes de la désespérance en ruminant la montée d’une haine durable pour tout concept d’organisation.
Pour moi, j’entamais la traversée des dunes, la recherche de l’oasis et la peur de la perdition, la fin des combats du possible, enterrés les rêves d’égalité des droits, de respect des minorités, de révolution bref de tout ce qui avait fait ma vie de militant.
Le camarade du PSU, avec qui en 1969 j’avais tant espéré, trahissait à son tour, récompensant son intégration dans le parti qui se faisait malgré tout, encore appeler socialiste, il trahissait à son tour, cassait l’administration des PTT avec le concours actif de l’organisation syndicale à laquelle j’avais donné tant d’années de militantisme et que nous avions tant souhaité comme levier de la table à renverser.
C’était le temps des illusions perdues, de ces jours de grisaille où la tristesse nostalgique du temps gaspillé coure et nous entraîne au grand galop vers l’inéluctable sortie.
Et puis est venu Mélenchon
Une jeune sénateur, inconnu pour moi, se révèle en 1990 et reprend l’espoir de nos combats. Méthodiquement, analysant un dossier qu’il ne vivait pas, qu’il ne connaissait pas, il aboutit au constat de l’injustice que vivent les gens de même sexe qui ont comme tout un chacun le droit de s’aimer au grand jour et d’organiser leur vie. Courageusement, sans se soucier des déchaînements médiatiques, il propose une proposition de loi pour un Contrat d’Union Civile, les dunes s’effaçent enfin et apparaissait l’oasis à quelques encablures…
Sans le rejoindre dans son parti de l’époque, de ce jour, j’ai suivi ce que faisait JLM. J’ai suivi ses positions, son action à l’éducation professionnelle dans le gouvernement Jospin, avec lui, j’ai participé à la victoire du NON et je l’ai enfin rejoint dans la création de ce beau parti, le Parti de Gauche, qui devait être celui qui rendrait son honneur à la Gauche trahie depuis si longtemps par le parti dit socialiste.
Au moment où commence aujourd’hui cette belle campagne, même si j’ai quelques doutes sur la stratégie et la place de mon parti à l’intérieur, ma place est à ses côtés, elle dans l’investissement pour une victoire de la France Insoumise, pour renverser la table et entamer enfin la révolution citoyenne qui commencera par la Constituante pour une sixième République Ecosocialiste.
Et puis, clairement, en dehors de ma confiance et d’une forme d’admiration personnelle pour Jean-Luc, portons-nous sur le terrain politique :
-Un parcours sans faille que les aigris de tous poils, les politicards avides de sièges et les media serviles ne parviendront pas à entacher.
-Une extraordinaire culture qu’accompagnent des capacités pédagogiques et un talent d’orateur hors pair
- Une lucidité devenue si rare dans le monde politique français de la situation géopolitique
- Une campagne de 2012 réussie, des meetings en forme d’éducation populaire d'un niveau perdu de vue depuis longtemps.
- Un résultat de 4 000 000 de voix avec un programme basé sur l’Humain d’abord, qui, enrichi des apports du Parti de Gauche, notamment l’écosocialisme, est la base de sa nouvelle campagne de 2017
- Une pugnacité à toute épreuve qui permet une certitude qu’il saura tenir tête à la commission européenne et aux états qui la soutiennent
Tous ces éléments sont ceux qui permettent de confirmer que Jean-Luc Mélenchon est pour 2017 l’homme de la situation.
Ils permettent d’affirmer que le temps est venu pour chacun d’entre nous, pour chaque militant de ce qu’est vraiment la gauche, pour chaque engagé dans les combats de chaque jour qu’ils soient syndicaux, qu’ils soient sociétaux, anti racistes, pour el droit au logement, pour l’égalité des droits, contre le nucléaire ou contre la société productiviste, oui le temps est venu de signer le soutien à une candidature de Jean-Luc Mélenchon sur www.jlm2017.fr