Le premier qui dit la vérité.....
Lorsque en 1982, le Président de la République fait voter par le Parlement la scandaleuse amnistie des généraux félons d’Alger, j’ai protesté : mes camarades du PS m’ont un peu "rigolé au nez" en me disant qu’il y avait une situation économique dont il fallait s’occuper et que ceci était un détail à côté.
Lorsqu’en 1983, s’y est ajouté le virage voulu par Delors et accepté par le Président, j’ai quitté le PS présageant de sa prochaine orientation, mes camarades m’ont dit "tu te trompes, l’Europe c’est une garantie pour notre économie, nos libertés et la paix."
Lorsqu’au sein de la CFDT où je militais à un niveau important depuis déjà 20 ans, je protestais contre les relations trop proches avec le PS, où je contestais les évolutions réfléchies pour les PTT, je prévoyais leur démantèlement aboutissant à une privatisation prochaine… "Tu es toujours prêt à tout critiquer" me disaient mes amis, "il s’agit simplement de donner aux PTT d’autres moyens »" et nous avons eu les lois Rocard/Quilès en 91 démantelant l'une des belles administrations françaises et organisant de fait les privatisations ou ouverture de capital qui ont suivi et la dégradation de service qu'on mesure aujourd'hui, ce qui m’a amené à en finir avec cette évolution négative de ma confédération et à rejoindre la CGT.
Lorsqu’instruit, par les expériences de ma vie militante, des comportements dans l’histoire du PCF, j’avais des doutes sur la stratégie du Front de Gauche voulue par le Parti de Gauche auquel je venais d’adhérer… L’on m’a dit, « Mais non, tu verras, c’est la solution ».
Je reconnais bien sûr, la formidable campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2012 et son résultat plus qu'honorable mais dès qu’en juin 2012, par contrat moral ou duperie, je ne le sais pas, dans mon propre département, nous n’avons pu, eu égard à la répartition nationale 80%/20%, choisir la circonscription où nous avions une chance, minime certes mais une chance , de faire mieux que les candidats en lice localement, j’ai dit que nous faisions une erreur… On m’a répondu « c’est la règle du Front de Gauche, il te faut l’accepter » et au final un groupe sans aucun député du Parti de Gauche.
Pendant toutes ces années, j’ai dit et redit sous les sourires sarcastiques de certains, les accusations d’être anti-communiste des autres, que persister dans cette stratégie était une erreur. Or je ne suis pas, je n’ai jamais été anticommuniste, j’admire même beaucoup autant nombre de militants que l’idéal communiste. Tout simplement je ne confonds pas les idées et ceux ou celles qui s’y dévouent avec le PCF.
Les municipales, les européennes nous ont donné l’occasion d’en sortir, nous ne l’avons pas fait.
Le congrès du Parti de Gauche, tout en ayant acté l’obsolescence de cette stratégie n’a pas permis qu’on n’y revienne pas et pourtant…nous avions tous les ingrédients qui permettaient d’organiser pour ces élections régionales le Front du Peuple mais, malgré tous les échecs, résultats des trahisons pour la "lutte des places" la stratégie edu Front de Gauche est restée dans les têtes, le serment de Jean-Luc Mélenchon à la Porte de Versailles quant à lui, et sans que Jean-Luc Mélenchon en soit le .responsable direct, a lui fait long feu sous les calculs politiciens de plusieurs composantes du Front de Gauche.
Devant le résultat désastreux pour notre parti, de ces élections régionales, le temps semble enfin venu d'une réflexion sur la réorientation de la stratégie du Parti de Gauche. Nous sommes donc contraints dans l'urgence du scrutin de 2017, à réfléchir enfin à notre stratégie. je profite donc de cet article de blog pour dire que je m'en réjouis et conseiller aux lecteurs notamment celles et ceux qui appartiennent à notre beau parti, un article sur le blog médiapart écrit par Boudinovitch, un mathématicien/auteur passionné de politique, extrêmement bien construit, qui prouve aussi que cette longue réflexion en solitaire est quelque peu partagée ici ou là et qui en tous cas conforte les avis que j'ai pu exprimer pendant toutes ces années...
Son titre:
Parti de Gauche, encore un (gros) effort pour devenir un vrai parti.
- 18 déc. 2015