DE NANTERRE A TREMBLAY
Mars 1968, les étudiants de Nanterre entrent dans le combat, 10 mai 1968 la police entre dans la Sorbonne... Pendant ce temps l'oligarchie, les tenants de l'ordre moral allant de "la bande de gauchistes anarchistes conduits par un juif allemand" pour les uns à "la chienlit" pour d'autres hurlent à la violence et à l'anarchie.
Eugène Descamps, fondateur et secrétaire général de la jeune CFDT appelle le 11 mai à l'union des travailleurs et des étudiants, il allait donner à la CFDT les atouts du virage (hélas trahi dès 1983) de l'organisation révolutionnaire qui proclamait à son congrès de 1970 l'exigence du socialisme autogestionnaire et de la planification démocratique en même temps qu'elle faisait entrer dans ses statuts l'attachement à la lutte des classes.
Dans le même temps, le très jeune militant de l'UD CFDT du Loiret que j'étais recevait l'honneur de ses camarades de prononcer le discours de la manif liée à la grève générale interprofessionnelle... Devant les 10 000 manifestants d'Orléans, après les syndicats traditionnels et donc "responsables" qui demandaient des augmentations de salaire, j'ai le souvenir criant de ce discours écrit en commun et qui commençait par " Ce n'est pas la fin d'une lutte, c'est le début d'une libération..."
Les mois et les années qui allaient suivre nous ont montré ( luttes pour l'égalité des droits, contre le Larzac, contre le nucléraire, pour le droit à la contraception et l'avortement, contre la peine de mort, pour le soutien au peuples grec ou Chilien et j'en passe...) ont montré la clairvoyance de notre camarade Eugène...
La Sorbonne fut l'étincelle qui mit le feu à la plaine dans ce beau printemps 1968
Octobre 2015, rien n'a changé, des milliardaires contrôlent 95 % des média au moment où les travailleurs qui n'en peuvent plus, dans un geste spontané comme ils peuvent l'être dans nos colères, ont le malheur de déchirer deux chemises de cadres supérieurs venus leur annoncer la bricole de 2900 licenciement supplémentaires... 2 chemises face à 2900 familles sur le pavé.
Qu'importe... Ce sont des voyous disent les gens du pouvoir, la violence n'est pas une solution disent les belles personnes.... je n'approuve pas mais je comprends déclament les bonnes âmes charitables des bien-pensants alors que d'autres en appellent à l'état de droit et considèrent qu'il y a négociation lorsque l'on convoque les syndicats pour leur dire "nous ne pouvons pas faire mieux, c'est 2900 licenciements où nous coulons...Signez là sinon....."
Et face à tout cela, mai 68 eut Eugène, nous avons Jean-Luc Mélenchon...
Face à cette situation d'affolement des oligarques où seulement quelques autres réagissent sainement (et à part Besancenot, les autres se font rares), il appelle à la révolte, il met clairement les "points sur les i" et il situe la violence là où elle se situe...
Bien sûr les chiens de garde du système le mettent plus bas que terre, bien sûr il est accusé d'appeler à la violence, bien sûr on lui explique ici ou là qu'il faut rester politiquement correct, que comme chantait Ferrat ironiquement dans La Porte à Droite "quand on veut gouverner ce n'est pas si facile".
Mais, comme Nanterre en mai 68, Tremblay peut être l'étincelle qui mettra le feu à la plaine.
Il faut impérativement soutenir par tous les moyens et surtout par le développement des luttes, les camarades de Air France et contrairement à mai 68, si le mouvement social se développe, le relais politique existe... Il est incarné par un homme d'Etat Jean-Luc Mélenchon, il est porté par les forces de la Gauche, au premier desquels doit se trouver le Parti de Gauche et Mélenchon comme le PG seront là pour appeler au grand mouvement populaire nécessaire.
Ca commence le 22 octobre par la manif de la CGT... Soutenons-la sans ambiguité et encourageons de toutes nos forces le développement du mouvement.