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50 ans après...
6 octobre 2015

Au nom d'une pauvre chemise..... « Le patronat

 

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Au nom d'une pauvre chemise.....

« Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclat de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continueront la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connue des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale. Cela ne fait pas de bruit ».
Jean Jaurès devant l' Assemblée nationale, 19 juin 1906

Comme elles sonnent juste encore aujourd'hui ces paroles du grand Jaurès....

Quand la colère du peuple se fait un peu plus dure (car quand même, il ne s'agit que d'une chemise à 150 euros sans doute...), les bonnes âmes, les institutionnalisés, les bourrés de certitudes et bien sûr tous les grands groupes de média font pleurer dans les chaumières... après qu'ils aient répandu la division organisée des travailleurs d'Air France, véhiculant témoignages complaisants à l'appui, la colère d'une base exploitée face à une catégorie présentée comme privilégiée....procédé vieux comme le monde, comme l'est le choeur des vierges éffarouchées par ce qui n'est tous comptes faits qu'un incident comparé aux vraies colères et aux répressions sanglantes des travailleurs tout au long de l'histoire ouvrière.

Il est est toujours ainsi, lorsqu'en Mai 68, quelques platanes furent coupés pour faire des barricades, lorsque j'ai vu et applaudi l'enferment de patrons et de dirigeants à l'usine d'Ambert (UNELEC aujourd'hui) à Orléans, lorsque de l'un des piquets de grève où je participais, je vis arriver de pauvres ouvrières d'une usine textile de la rue Porte Madeleine nous disant: "venez nous aider, nous avons bloqué le patron et voulons des conseils pour la suite", il ne s'agissait que des révoltes ouvrières légitimes d'une classe exploitée, non écoutée, harcélée moralement pour els hommes et sexuellement pour les femmes.

Il faut se souvenir de la réaction des travailleurs et travailleuses en colère dans les grèves d'antan, dans les conflits des mineurs, des sardinières et autres combats... et il ne faut pas oublier la violence des répressions qui de Fourmies à Chicago ont émaillé l'attitude violente des capitalistes....

Oui de tous temps, les capitalistes, les gouvernements et les media à leur service, les bonnes âmes charitables et certains syndicats qui se voulaient "responsables" ont joué ce rôle de crier au loup à la moindre incartade, d'oublier juste que la violence, c'est celle de refuser de discuter, c'est celle de mettre à la rue 2900 personnes au nom d'une économie austéritaire qui enfonce de plus en plus le monde dans une catastrophe à venir....En mai 68 je faisais partie de ce que d'aucuns qui nous critiquent encore aujourd'hui (quand ils n'ont plus besoin de nous) appelaient "une bande de gauchistes, utopistes, anarchistes dirigés par un juif allemand", ils criaient à la responsabilité, nous étions de ceux qui sequestraient, qui se réunissaient en AG permanente et qui  construisaient au travers de leur adhésion, le syndicalisme révolutionnaire que nous aurions tant aimé voir perdurer et réussir mais bon...ne re-écrivons pas l'histoire.

La violence c'est celle d'oublier de présenter objectivement dans les media les éléments d'un dossier comme celui de la mort organisée méthodiquement de la compagnie prestigieuse et solide d'Air France au profit des fusions capitalistes, d'une politique du bas prix voulue ici comme ailleurs au détriment du professionnalisme et de la qualité, c'est celle de soutenir une direction responsable de la crise tout en se prétendant de gauche, la violence c'est de trancher à coups de 49-3 des lois de la droite la plus réactionnaire, la violence enfin c'est d'utiliser une pauvre chemise déchirée pour faire croire que Roissy est à feu et à sang.....

Professionnellement, j'ai eu à passer des messages impossibles (les braves gens et les puristes soi-disant révolutionnaires derrière leurs claviers diront ce qu'ils veulent et crieront sans doute à la trahison....je gagnais ma vie...) et j'assume le fait d'avoir joué sur deux tableaux comme tout révolutionnaire. Je n'ai jamais été violenté, tout juste retenu une fois en "otage" quelques quarts d'heure par les camarades de mon syndicat. Ceci faisait partie du jeu, ils le savaient, moi aussi....Chacun son rôle aussi je ne pleurerai ni sur la chemise, ni sur un soi-disant traumatisme que véhiculent les média...

Quand je travaillais, je faisais mon travail et soutenais mes camarades...Grand écart sans doute.... belle expérience militante aussi....

C'est donc clair, rien n'a changé, le capitalisme règne en maître, les syndicats responsables pleurent avec les bonnes âmes et négocient le poids des chaînes, le gouvernement élu pour faire la guerre à la finance s'est mis efficacement à son service, seul reste l'espoir de syndicats qui gardent l'esprit de résistance comme la CGT ou SUD, un parti politique capable de fédérer le peuple et de la conduire à la victoire, le Parti de Gauche et un homme capable de l'assumer Jean-Luc Mélenchon.

Acceptons simplement une fois pour toutes l'évidence révelée par la CFDT de mai 68 et par Lénine et d'autres bien avant elle...développer l'organisation pour qu'elle soit l'outil fort et structuré indispensable à la Révolution Citoyenne que nous voulons voir surgir.

M.T.

 

 

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