Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
50 ans après...
9 décembre 2024

Parce que la solution c’est le parti et que le Parti de Gauche était et doit redevenir cette solution

Lorsque qu’en 2009, j’ai adhéré au parti de Gauche c’était pour deux ou trois raisons, d’abord pour rejoindre et travailler à la victoire de l’homme politique admiré depuis 1990, Jean-Luc Mélenchon, ensuite pour le concept de révolution citoyenne c’est-à-dire, la victoire présidentielle pour imposer en premier lieu l’élection d’une constituante pour une République Sociale, enfin et ceci est loin d‘être quantité négligeable pour l’admiration de la jeunesse, celle de ce brillant camarade de 24 ans rencontré dans le comité du Non de Gien en 2004/2005.

J’ai adhéré en connaissance de cause, appréciant le programme, convaincu que cette volonté de dépasser le parti pour un mouvement plus large était une impasse et j’ai combattu à ce titre en interne toute volonté d’adhésion directe au Front de Gauche qui ne pouvait, à mon sens n’être qu’une  combinaison de situation électorale judicieuse certes mais ne pouvait remplacer les partis qui la composaient. J’ajouterai que, même si à plusieurs périodes de ma vie militante, j’aurais pu rejoindre le PCF, le souvenir tenace d’une position publiée dans l’Huma en janvier 1968 « des trotskystes anarchistes à la solde d’un juif allemand » m’ont toujours rendu très méfiant de ce côté et je ne suis pas sûr d’avoir eu tort…

J’ai adhéré au PG après une traversée du désert politique de 34 ans consécutive au virage électoraliste du PSU, qu’heureusement le syndicalisme a largement comblé et je m’y suis investi à fond, au plus des capacités que je pouvais lui apporter.

20101/2015 furent des années de grand bonheur, de celles qui vous marquent pour le restant de vos jours. La mémoire de ces jours et de ces nuits passées dans mon comité, dans mon département, au conseil national ou au travail militant dans notre siège de Doudeauville, de ces congrès et du plus beau d’entre eux en 2013 à Bordeaux, la douleur aussi, celle des obsèques de François, un camarade disponible, admirable, extraordinaire politique,  au Père Lachaise au son du Drapeau Rouge…

C’est grâce au parti de gauche que nous avons élaboré un programme authentiquement révolutionnaire, un programme de rupture enrichi après tant et tant d’heures de travail, la charte éco-socialiste.

2015/2016, un congrès difficile, des élections régionales où ici ou là, le bruit et la fureur faisaient alliance pour quelques strapontins avec le parti socialiste, bref l’alliance de l’espérance et du reniement et les remous internes si mal gérés furent le début de la descente aux enfers de la perte massive d’adhérents. C’est en début 2016 pour notre parti et pour peut-être notre perte que se créa le mouvement LFI, création logique dans la perspective d’une victoire de notre candidat aux présidentielles 2017.

Le démon qui pilote les tenants de la théorie de supériorité du mouvement sur le parti revint exercer son funeste dessein et le parti se soumit sans aucune condition au mouvement, certains responsables, et pas des moindres allant dans les mois et années suivantes pousser à la disparition du parti ou parlant de « fin heureuse » au profit du mouvement LFI, certains localement faisant disparaître le parti, ses comités ou ses locaux, j’en sais hélas quelque chose. La combinaison électorale devenait autre chose avec certaines volontés d'une organisation pérenne.

Arriva ce qui devait arriver, il n’a fallu que quelques mois pour que le mouvement se développe, facile quand on s’inscrit par clip sans souci de cotisation mais aussi qu’il adapte notre programme du PG dans une orientation électoraliste de haute volée, soumettant l’engagement dans la convocation d’une élection d’Assemblée Constituante à une nouvelle consultation populaire, proposant une revendication de salaire en revenu net, introduisant dans notre choix de politique fiscale la rocardienne CSG…

Bien sûr ceci eut et c’était le but recherché, un résultat électoral appréciable, bien sûr ce fut extrêmement positif en éducation populaire encore que ceci est essentiellement dû aux qualités pédagogiques de Jean-Luc et aux travaux et compétence remarquables de certains issus d’ailleurs du PG tel Éric Coquerel, Ugo Bernalicis ou Adrien Quatennens mais , en même temps ce choix comporte pour l’avenir les plus graves dangers pour ce qui est et doit rester notre objectif à atteindre : la Révolution Citoyenne par la Constituante.

Un parti, c’est d’abord et avant tout, une avant-garde de réflexion, un terrain d’élaboration et de débat physique et pas à coups de clics dans des structures organisées et le PG dans ce domaine avec ses comités, ses départements, régions, conseil national et exécutif était certes perfectible mais présentaient des conclusions élaborées, votées, il était pour moi comme pour beaucoup l’espoir enfin retrouvé, la renaissance du beau et vrai parti du socialisme.

Aujourd’hui où la FI a reçu en héritage, cette conception du mouvement, des alliances électoralistes et nous arrivons à sa conclusion logique, celle où les alliances volent en éclat car il y a incompatibilité certaine entre la social démocratie et sans doute surtout la volonté d’avoir des postes, du côté PS et certains PC ou écolos et le choix de la radicalité, celle où certains appétits de pouvoir poussent nombre de nos camarades d’hier, y compris du PG, à vouer aux gémonies le mouvement qui leur permit d’en être là où ils sont et, ceci lamentablement, accuser  Jean-Luc, qui nous permit à tous de comprendre les enjeux et de nous y investir, de tous les maux de la terre.

Oui il est plus que temps que le Parti de Gauche revienne à ses fondamentaux, hormis cette désastreuse conception du dépassement de sa raison d’être, reconquière le terrain perdu, reprenne sa place qui doit être celle d’un grand parti de classe et de masse, structuré, démocratique, développé avec l’objectif qui a toujours été le sien de rupture avec le capitalisme, et d’écosocialisme.

Ne laissons pas ces années d’espoir et de travail sombrer dans une volonté de fausse unité d’une soi-disant gauche pour le mirage des unions certes populaires mais totalement contraire à ce pourquoi nous avons travaillé.

Commentaires
50 ans après...
Informez-vous....Débattons
Ce blog se veut être un lieu de débat...N'hésitez pas à vous abonner et surtout à apporter commentaires, propositions, oppositions. Il sera répondu à chacun dans le respect de sa liberté d'opinion.
Newsletter
66 abonnés
50 ans après...
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 21 304