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50 ans après...
26 juillet 2024

On avait dit rupture...?

 
Ecœuré, démotivé, que faire quand on n’a plus les moyens physiques et syndicaux de participer au rapport de forces indispensable qui passe inéluctablement par la grève générale et la victoire électorale des forces de rupture?
Depuis 1964 je milite pour un autre monde possible.
J’ai compris en mai 68 qu’il n’y a avait pour y parvenir qu’une stratégie, celle de la rupture avec le système capitaliste en même temps que la construction d’une force révolutionnaire syndicale et politique et la volonté tenace d’en finir avec la Constitution de la 5ème République.
La CFDT pouvait l’être, portée par le courant mai 68 qu’elle dominait largement, elle en avait tous les moyens, reprise en mains par les forces du social libéralisme portées par le PS, elle a fini dans le camp adverse.
Le PSU pouvait l’être, son responsable d’alors, porté par les ambitions électorales l’a réduit à peau de chagrin dès 1974 et a fini, séduit par les mêmes sirènes, celle du PS libéral, les dépassant même parfois comme dans sa phase 1er ministre cassant la plus belle de nos administrations en 1991.
Le PC l’était avant sa mue profonde dès 1968 où il n’a pas compris l’aspiration révolutionnaire du peuple et l’a limitée à un combat social pour les salaires sans reconnaître voire en insultant la volonté de rupture des étudiants et ouvriers en lutte pour un autre monde.
Les années PS avec leur lot de trahisons, d’amnistie des généraux d’Alger, l’adhésion à l’Europe libérale, la reconnaissance du parti facho dans le camp des forces républicaines, le traité de Maastricht et l’appel au OUI en 2005 ont conduit notre République à la situation d’aujourd’hui.
Je n’ai jamais perdu l’espoir, j’ai retrouvé la volonté du combat pour cet autre monde grâce dès 1990, comme je l’ai dit souvent, à un homme de courage, Jean-Luc Mélenchon qui n’est pas mon gourou comme d’aucuns le prétendent mais bien le camarade clairvoyant, capable de se remettre sans cesse en cause,possédant une maîtrise géopolitique sans pareille et qui devait légitimement autant qu’efficacement, la FI étant reconnue par le peuple comme 1er parti du courant, être le choix du NFP pour le poste de 1er ministre.
L’opposition logique de la droite à cette hypothèse n’a rien d‘étonnant mais le contrat législatif était plus que clair et le Nouveau Front Populaire est bien reconnu par l’électorat comme la première force politique de l’Assemblée nationale et la division que d’aucuns à droite comme dans la gauche socio-libérale veulent imposer en parlant de groupes de chaque tendance n’est que tendancieuse et artificielle.
Dès lors, le contrat moral passé qui était que le 1er groupe du front populaire proposait le 1er ministre n’a pas attendu des heures pour être trahi toujours par les mêmes qui veulent, comme toujours représenter à eux seuls ce qu’ils appellent la gauche, celle qui rejette toute idée de rupture, le PS bientôt rejoint par les diviseurs de LFI autour de l’opportuniste Ruffin et suivi par intermittence par le PCF, les verts n’ayant comme à l’accoutumée qu’une attitude variable selon les temps qui courent.
Mais LFI n’est pas exempte de critiques, celle d’avoir redonné depuis sa création des gages de rapprochement avec le PS ou ses conceptions (convention de Lille octobre 2016, NUPES et cerise sur le gâteau, le NFP avec le PS et accord pour laisser 100 circonscriptions à sa disposition, compris celle du retour du sinistre Hollande qui œuvre en sous-mains dans l’anti Mélenchon permanent), celle d’un angélisme ou d’une stratégie désastreuse de se retirer trop facilement des propositions en ne voulant pas apparaître comme le problème….
Dès lors la stratégie PS se développe à grande échelle pour prendre la tête du NFP et faire apparaître LFI comme diviseur alors que :
- Le PS est seul responsable par son vote sans explication contre la candidate Huguette Bello acceptée par toutes les composantes sauf lui.
- Le PS est celui qui voulut imposer Tubiana, candidate macro-compatible s’il en est
- Et enfin le PS est à la manœuvre et a réussi à faire passer la candidature unanime de Lucie Castet, certes femme honorable, cultivée, porteuse claire de causes que pour ma part j’ai toujours soutenues mais aussi ancienne conseillère d’Hidalgo et travaillant pour la mairie PS de Paris. Faut-il avoir confiance ? pour ma part je réserve ma réponse à l’épreuve des faits.
Bref chacun de ceux qui me suivent l’auront compris, de la soumission du PG à LFI en 2016 à la création de la NUPES et encore plus du NFP avec le PS, de la non-mobilisation du monde du travail à l’attitude des syndicats, y compris CGT, qui au plus fort de la mobilisation contre les retraites allaient négocier la paix sociale chez Mme Borne, je juge la stratégie de rupture, notre volonté et nos combats depuis 68, la raison de mon investissement avec Mélenchon et au Parti de Gauche qui devait la porter en se développant en parti de classe et de masse, est renvoyée pour très longtemps dans les souvenirs d’espoir des classes laborieuses, pour ne pas dire aux calendes grecques…triste réalité d’une fin de vie militante bien triste
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