11 juillet 2024
Il faut être raisonnable qu’ils me disent…
Mais je n’ai jamais été raisonnable et je revendique ma radicalité depuis que je suis militant.
« Il faut être raisonnable et savoir arrêter une grève » nous disaient-ils en juin 68 quand nous voulions poursuivre le mouvement jusqu’à sa victoire sociale et sociétale.
« Il faut être raisonnable » me disait le PSU quand Rocard expliquait que "vaincre le capitalisme était devenu impossible et qu’il fallait savoir s’adapter" avant de manœuvrer savamment pour rejoindre le PS (en vue simplement d'une victoire à la présidentielle) en oubliant ses combats pour l’Algérie indépendante face à l’ex-ministre de l’Intérieur Mitterrand.
« Soyez raisonnables, nous sommes au pouvoir, ne gâchez pas tout par des actions qui nous mettent en difficulté » nous disait le PS en 1981, à nous qui voulions appuyer la victoire par une grève pour imposer nos revendications.
« Soyez raisonnables, vous serez tous gagnants » nous disait le ministre Quilès en bradant la belle administration des PTT
Etc. etc.
En ce temps difficile où après avoir offert 100 circonscriptions au PS, on nous dit que le raisonnable est d’écarter Mélenchon du poste de 1er ministre là où il aurait certainement été le meilleur garant du respect de notre programme et où le PS, encore lui, après avoir adoubé Hollande et d’autres, propose un candidat dont, probablement, la seule fonction est d’écarter LFI d’un accord de gouvernement pour rejoindre avec quelques Ruffinistes opportunistes et quelques partis avides du pouvoir, la coalition social-démocrate qui se met en route et nous rejouera la farce des Mitterrand/Rocard/Jospin/Hollande et autres consorts….
Et bien non, à mon âge, avec l’expérience de 60 années de militantisme anti capitaliste, anti raciste, après tous ces combats pour la Palestine, l’Égalité des droits Hommes/Femmes, Homos/Hétéros, le droit à la paternité et à la procréation assistée (PMA/GPA), je en deviendrai pas raisonnable, j’étais, je suis et je resterai le militant radicalement anti fasciste, anti racisme, bref anti capitaliste comme je l'ai j’ai toujours été.
Simplement, le temps est venu pour moi de tirer le rideau, de me limiter à mes champs de prédilection comme les arts, l’écriture, la lecture et les fleurs et de cesser, car in fine, c’est bien inutile, de commenter ou même de participer à l’action syndicale ou politique.
Les uns diront c’est lâche, les autres diront ça nous fait des vacances, quelques- uns regretteront sincèrement ou hypocritement….
Moi, je prends du repos avec le sentiment d’une vie d’échec, de milliers d’heures de combats, de milliers de francs et d’euros offerts à mes causes avec bonheur et avec l’infinie tristesse de n’avoir connu que 14 mois de vraie gauche dans ma vie de juin 1981 à octobre 1982…
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